Matt Kowalski a bien raison quand il vente la beauté du paysage. La première admiration se porte effectivement sur le sublime de la vue de l'espace. Une reconstitution au top. Des effets spéciaux qui nous plongent complètement dans le voyage stellaire.
Le rythme oscille entre latences, ralentis joliment naturels et moments d'une intensité folle. Cette alternance soutenue par une ambiance musicale dans le parfait tempo fait passer ce film à une vitesse lumineuse. Un raccord qui fait partie d'une précision géniale. Le rythme, l'image mais aussi, et surtout, le son paraissent ultra travaillés. Cela donne une justesse plus vrai que nature.
Lorsque le film prend une vive allure le spectacle est ahurissant. Gravity possède une force d’attraction improbable. On sert les dents, le cœur bat plus vite, c'est transcendant.
Derrière cette réalisation impeccable se cache un récit plutôt intéressant. Alors qu'il semble d'abord tourner autour du personnage de Clooney, le film est finalement toujours centré sur le docteur Ryan Stone. Si le choix du décor de l'espace donne de la hauteur à l'exhibition, l'intrigue aurait tout aussi pu être transposée en mer. A partir du moment où Sandra Bullock s'ouvre et commence à expliquer qu'elle a arrêtée de vivre depuis la mort de sa fille, le récit ce focalise sur l'épreuve qui change une vie. Une isolation qui éveil la conscience et redonne goût à tout. C'est au plus près de la mort qu'on ce sent le plus vivant. Alors finalement cet accident spatial aurait pu être un kidnapping, une perte dans le désert ou un naufrage (la dernière image du film semble bien confirmer cette éventualité en ramenant tout le monde les pieds sur terre).
George Clooney crève l'écran. Drôle et très sympathique son personnage fait penser au docteur Ross d'Urgence. Rapidement on sent qu'il est l'étoile du film. Sa partenaire dégage tout de suite un excès de pudeur. Ce duo fonctionne à merveille. Si bien que quand la situation ce complique on s'inquiète grandement de les voir séparés, surtout que le Docteur Stone disparaisse trop tôt.
En parfait gentleman c'est finalement Matt Kowalski qui ce sacrifie et laisse seule la maman en deuil. L'idée finit par être géniale tant le courage ressort dans ce combat face à la solitude et la peur.
La focalisation sur Ryan est encore plus claire lorsqu'elle rentre dans la station chinoise. D'un coup elle n'est plus un petit point dans l'espace cachée sous un casque et un équipent mais une femme dévoilée et confrontée à elle même. Lorsqu'elle sort de sa combinaison sa tenue légère fait paraître sa féminité et la petitesse de l'endroit centre l’intérêt sur elle. Peu à peu elle se libère.
Même si à de rares moments Sandra Bullock perd de son naturel, elle est convaincante. La séquence émotion est un peu trop forcée. Les larmes sont un peu lourdes. Le premier retour à la réalité terrestre amené par les cris d'animaux et de bébés est bien pensé mais mal amené, la réaction de l'héroïne un peu étrange.
Tout autant réaliste et exaltant que Abyss dans l’aventure contre-nature et aussi prenant sur sa vision de la vie avec sa fragilité et la force des relations quelle offre. Gravity est un spectacle plus que réussi avec un discours simple et concis.

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le 26 oct. 2013

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Adam Kesher

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