Dans l’espace, personne ne vous entend crier. Et non, personne. Car dans l’espace, il n’y a pas de propagation du son, pas d’oxygène donc pas d’explosion et aucun frottement à l’air n’est possible. Donc oui, dans l’espace, il ne se passe pas grand-chose. De là à dire qu’on s’emmerde, j’ai envie de dire « pas sûr » tant Cuaron s’est efforcé pendant 1h30 à nous prouver le contraire.

A tous les mômes qui nous serinent qu’ils veulent devenir astronautes quand ils seront grands : jetez donc un œil à ce film et revenez me voir quand vous pourrez lire un manuel de pilotage en mandarin bande de fieffés naïfs.

Bref, Gravity est un film tout ce qu’il y a de visuellement baffe dans ta face. Mais à un degré extrêmement élevé, voire totalement novateur (en tout cas moi j’avais jamais vu ça…Peut-être devrais-je revoir 2001 au ciné, mais c’est un autre débat) tant il subjugue et transcende le genre cinématographique. N’en jetez plus, je suis au bout de mes superlatifs.
Bref, Gravity est beau avec des plans séquences qui m’ont fait pleurer ma maman (oui oui, j’ai hurlé « môman !!! ») et des mouvements qui m’ont donné le vertige, le tournis, la gerbe (rayez la mention inutile) et une incroyable sensation de vide.

Ah le vide… C’est un peu dans son giron malsain qu’est venu se greffer le problème. Un panda de ma connaissance a dit que ce film était comme l’espace « très beau mais très vide ». Donc patatra paf caca, voici un top 15 premières minutes qui se transforme au fil du temps en un petit amas de gnangnantise (il est plus de 22h j’ai le droit à mes néologismes réglementaires).
C’est vrai qu’il doit être difficile, quand on met autant de pognon et de talent au service d’images si exceptionnelles, de mettre trois ronds dans un Bic quatre couleurs pour écrire des dialogues qui tiennent la trajectoire. Pour moi, il n’existe rien de pire que ce sexisme de bas étage qui consiste à remonter le moral d’une femme juste parce qu’elle évoque un bébé. Ô la vie ! Ô l’espoir ! Dans un film qui se veut si réaliste, ça sent un peu comme de l’aspartame dans une boisson sans sucre. Je sais, ça n’a aucun point de comparaison, mais grosso modo c’est hypocrite envers le spectateur. C’est vouloir insuffler de la romance là où il ne devrait pas en avoir. Déjà que Bullock et Clooney se ramassent pas mal de merdouilles sur le chemin, faut pas non plus leur ajouter des larmichettes et des enfants décédés (ceci n’est pas un gâchage). En fait on s’en fout.

Mais comme j’ai quand même bien aimé le film qui est tout de même, rappelons-le pour les deux du fond du piquent du nez, UNE PUTAIN DE CLAQUE, je préfère terminer sur une note positive bien que pour moi un (bon) scénario est toujours impératif avant toute mise en boîte. Gravity est à voir absolument au cinéma, la 3D est à tomber à genoux et rien que pour sa première partie, ça vaut immensément le coup. Il ne lui manque que le script d’Apollo 13, mais comme tel, il est indéniable qu’il y aura un avant et un après Gravity dans l’histoire du cinéma contemporain.

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le 23 oct. 2013

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Before-Sunrise

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