Nous voilà en présence d'un cinéma prometteur!
L'histoire en soit n'est pas très originale ( un homme devient l'amant de la fiancée d'un collègue, s'en suit rebondissements classiques du triangle amoureux que je ne vous spoilerait néanmoins pas.), son cachet disons, réside en son contexte, en pleine centrale nucléaire.
L'intérêt de ce film tient pour moi en deux points :
-ses acteurs, tous très justes, un Denis Menochet et un Olivier Gourmet écrasants de présence et de charisme, un Tahar Rahim fragile, nerveux, tendu, et j'ai même bien aimé Léa Seydoux dont je ne suis pourtant pas fan, mais qui est ici sensuelle et paumée.
-sa mise en scène. Rebecca Zlotowski utilise une bande son qui colle à merveille à son film, musique qui donne du cachet à l'ensemble du film, et ce dès la première séquence. Elle préfère suggérer que montrer, créant ainsi une tension, une ambiance. Les couleurs à l'extérieur sont claires, chaudes, estivales, celles de l'intérieur de la centrale sont bleues, grisées, blanc, aseptisées, cliniques.
Elle travaille également le son, les codes de l'alarme nous sont données, on guette avec les personnages le nombre de sirènes qui retentissent.
Et si la mise en scène de l'histoire d'amour reste aussi classique que l'histoire racontée, elle filme ces hommes et femmes qui se préparent à entrer dans la centrale comme une armée qui se prépare, comme des condamnés à mort, faisant de la centrale l'ennemi principal des héros et tendant le spectateur dans l'écoute de ce qui s'y produit.
Décidément cet été les jeunes cinéastes français me bottent.