Le vieil homme et la ford

On pensait que Clint avait out dit. En fait on se plaît à penser ça, pour après glousser de plaisir au visionnage de chaque film suivant. Et il faut reconnaître qu’il en a encore sous le pied quand même. Et puis quand il joue le vieux qui fait tout le temps la gueule, il sait qu’on va adorer ça, Clint, il commence à bien nous connaître. Et puis une histoire aussi classique, réussir à la rendre vibrante sur la longueur du film, c’est du bon Clint, ça. Son opposition avec ce jeune acteur a tout pour emballer, son personnage de vieux raciste, pétri de clichés, dépassé par les évènements est une évidente lecture de la récente Amérique. Les rapports avec ses voisins, empreints de peur mutuelle et de coups de gueule intempestifs, cela sonne vrai et c’est filmé avec juste la distance et le décalage qu’il faut. Et puis cette voiture qui donne son titre au film et que l’on voit si peu, belle ellipse, ça c’est pour les idiots qui s’attendaient à une glorification de la voiture et du machisme qui va avec. Malheureusement pour eux, je crois bien que le message du film c’est le contraire, la chute interminable du WASP américain. La rédemption que ce vieux n’arrive pas trouver avec lui-même, le racisme quotidien et le questionnement du communautarisme, l’humour et le sens du conflictuel visuel, Clint filme bien les conflits. C’est un bon crû, ce Clint, donc à boire. Bon Clint.