Ce qui aurait pu être une histoire simplette à la canadienne qui passe l'après-midi sur TF1 s'avère être une alchimie parfaite entre critique sociale et observation d'une folie monstrueuse. Des sujets assez familiers pour l'un des réalisateurs les plus influent de notre temps, qui s'en donne à cœur joie avec ce film.


En effet, tous les ingrédients de Fincher sont présents: un aspect visuel irréprochable, la modernité, une critique sociale assez marquée et un psychopathe.


Tout d'abord, la critique sociale, qui fait l'objet du film. Que serions nous sans les médias? Ils sont le premier facteur de ce que l'on peut savoir ce qui se passe dans le monde aujourd'hui. Néanmoins, il se trouve qu'ils peuvent être manipulateurs, en jouant sur l'opinion et notre réaction primaire face à une nouvelle: le manque de réflexion. Ce fait n'est jamais très flagrant mais résulte de petits détails. Dans Gone Girl, Fincher grossit ces détails et montre à quel point les médias peuvent jouer sur l'avis des gens, même si les faits qu'ils dévoilent sont totalement faux. L'inscription sur l'affiche du film prend alors tout son sens.


Cette critique est ensuite agrémentée de la démonstration extrêmement bien ficelée de l'enquête d'un drame passionnel et de la folie psychopathe. Nous nous mettons alors dans la peau de Nick Dunne. Que peut-il bien se passer dans la tête d'Amy? C'est un personnage bien sombre et mystérieux que nous fait découvrir Fincher, ce qui fait le deuxième objet du film, et ce qui renvoie à ces autres œuvres comme "Zodiac" ou "Seven".


Enfin, l'aspect artistique est toujours aussi impeccable. Une image fluide, calme, sombre et bleutée dans un décor moderne, propre et ensoleillé, dans un quartier riche et issu du rêve américain. Les passages choquants ne peuvent qu'être plus efficaces.


La musique renforce la modernité du film, composée par Atticus Ross et Trent Reznor, membres du Nine Inch Nails. Un genre de musique qui fait toujours son effet, notamment récompensée quatre années auparavant aux Oscars pour le film "The Social Network".


Voici donc un film plein d'atouts et de modernité sur tout les aspects, une grande œuvre.

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le 16 mai 2016

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DonFanucci

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