Comme tout grand succès d'un pays étranger à Hollywood et les USA, Godzilla a connu son remake adapté par l'Oncle Sam. Derrière la caméra on retrouve le talentueux (Haha) cinéaste qu'est Roland Emmerich, l'homme aux films d'action patriotiques et propagandistes à la gloire des Etats-Unis.
Comme attendu, c'est un (bête) film d'action avec un gros monstre qui bouffe des gens et détruit (un peu) sur son passage les grands bâtiments de New York. Car évidemment, la seule île avec un peu de flotte qui l'entoure qui intéresse Godzilla, c'est Manhattan! Non non, la bestiole qu'est elle est en avait marre de la Polynésie Française (elle s'y trouvait à l'étroit) et Tahiti manquait de bâtiments à détruire. C'est décidé, c'est New York qu'il lui faut !
Alors, ce qui a de marrant dans le film de Emmerich, c'est que les Français sont presque les mauvais de l'histoire. Non mais ouais, c'est à cause de leur stupide essais nucléaires en Polynésie que le monstre a été créé (à noter qu'on notera que le nucléaire n'a eu d'effet que sur un SEUL oeuf de toutes les pontes de gros lézards de la région) alors que Tchernobyl te fait grossir à vue d'oeil tous les vers de terre dans le sol à des kilomètres à la ronde! Moralité: heureusement qu'il y a pas de gros lézards en Ukraine. Soyons sympa toutefois, la séquence d'introduction est pas mal fichue.
La suite est évidemment digne du niveau de Roland Emmerich. Godzilla joue sur les clichés à tour de bras puisque nos amis français mangent que des croissants, n'apprécient guerre le pipi de chat qu'on appelle café aux Etats-Unis et ont dans l'esprit que tous les Américains chiquent et que pour être un bon représentant de l'Oncle Sam, il faut avoir son chewing-gum en bouche et imiter Elvis Presley. N'empêche qu'il y a que les Frenchies qui prennent au sérieux notre scientifique amateur de vers sur le fait que notre gros lézard, Godzilla, aie pondu des oeufs dans le métro de New York (elle s'y sent bien la garce). Enfin, dernier petit détail, pour Emmerich, tous les Français ont un prénom avec Jean dedans... (Jean-Marie, Jean-Philippe, Jean-Pierre, Jean Reno).
Evidemment, le film est dénué de tout scénario. Il faut simplement tuer Godzilla à coup de gros missiles si possible. Les morts, les explosions, les destructions, les cris se succèdent durant deux heures. Faut avouer que Emmerich sait quand même mettre un peu de rythme et que, hormis quelques séquences, les effets spéciaux vieillissent pas trop mal. Evidemment, aucune tentative de relation entre l'homme et l'animal ou presque puisqu'il y a ce moment où Godzilla et le scientifique se regardent dans les yeux et qu'elle lui déverse gentiment en pleine face du poisson qu'elle avait avalé quelques heures auparavant. Notre héros demeure toutefois sceptique, presque triste, lorsque la bête ferme définitivement les yeux, tentative de nous faire croire que l'oeuvre est profonde. Bien sûr que non.
Dans la seconde moitié du film, Godzilla se la joue même Jurassic Park avec la naissance des petits, mignons tout pleins, et ressemblant aux velociraptors de Spielberg. Ca sent presque le plagiat à part que les bestioles sont plus nombreuses et qu'il y a un Français dans l'histoire. Godzilla vu par les Américains, c'est un bête film d'action, passable à souhait, à la gloire de la formidable puissance armée des USA dont seule l'action permanente ou presque permet au film d'être buvable.