Etrange croisement entre Alien et Jurassic Park

Faire plus fort , plus impressionnant et plus féroce que Independance Day a sans doute été la motivation de Roland Emmerich, en ressuscitant le mythique monstre japonais né en 1954 dans un film d'Inoshiro Honda, avec bien sûr les capitaux hollywoodiens et la batterie des derniers Fx de l'époque en 1998. Une mise à jour totale puisque cette grosse bébête était comme on le sait née des radiations émises par des essais nucléaires, elle incarnait donc l'image du cauchemar nucléaire, une façon pour les Japonais d'exorciser leurs peurs, et d'avertir la planète. Le point de départ est donc le même ici, sauf que le monstre se retrouve piégé à Manhattan et constitue une menace, prêt à tout pour survivre, mais il n'attaque pas, il se défend en fait, car il ne souhaite que protéger les oeufs qu'il a pondu.
La première moitié du film est assez potable et plutôt bluffante, il y a certes un crescendo dans le suspense, une petite montée d'adrénaline à chaque apparition homéopathique de la bestiole (une patte, la queue, un oeil etc...), mais la déception peut venir de sa vision en entier où l'on a comme l'impression qu'elle est une sorte de croisement entre la créature du Alien de Ridley Scott et le T-Rex de Jurassic Park... plus rien à voir avec l'espèce de baudruche ridicule mais pleine de charme kitsch de la version japonaise. Cette impression de déjà vu désamorce un peu l'intérêt pour cette créature, je trouve que les concepteurs auraient pu se creuser un peu plus les neurones pour offrir un bestiau inédit. Enfin passons, je garde quelques scènes drôles avec Jean Reno qui se défend comme il peut face aux Ricains qui accusent les Français d'avoir réveillé un monstre avec leurs essais nucléaires dans le Pacifique, et qui leur renvoie dans la tronche leur immonde café amerloque, sinon il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent avec ce blockbuster, c'est une grosse machine un peu bancale et quelque peu déshumanisée, même si quelques personnages sont attachants ou rigolos, quoique inconsistants, mais les monstres et les scènes de destruction de New York sont impressionnantes, et dans l'ensemble le film est beaucoup plus intéressant que la version de 2014 réalisée par Gareth Edwards. Je suis conscient que j'ai peut-être surnoté ce film, mais il reste quand même divertissant.

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le 11 févr. 2017

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Ugly

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