Le troisième long-métrage d'Hlynur Pálmason nous invite à un voyage introspectif et contemplatif dans le pays de glace. L'histoire se passe à fin du XIX e siècle, un jeune prêtre danois est chargé par sa paroisse de se rendre en Islande afin de photographier la population locale et d'y construire une église. Lors de ce périple, il va découvrir une contrée sauvage et inhospitalière et progressivement perdre la foi. Le réalisateur fait de la nature le personnage principal, landes, montagnes, rivières, glaciers et les différentes saisons y sont superbement filmés. Les différents protagonistes sont ainsi écrasés, soumis aux caprices de Mère Nature. À mesure que Lucas s'enfonce dans ces terres, il va aussi devoir affronter la rudesse des hommes qu'il rencontre et tenter de les apprivoiser dans sa quête spirituelle. Filmé dans un format carré qui évoque les premières photographies de l'époque, Godland peut être mis en parallèle avec Jauja du réalisateur argentin Lisandro Alonso, par son sujet et sa radicalité: la rencontre entre des hommes et des dieux.