Encore un film trop mou qui ne sait pas où il va

Comme à mon habitude, je suis allé voir un film un peu au "hasard", cherchant davantage à aller au cinéma pour me détendre qu'à voir une oeuvre ne particulier et voilà comment je suis tombé sur Glass, film dont je ne savais absolument rien si ce n'est que c'était la suite de Split (dixit ma copine) dont je ne savais rien non plus (je n'étais donc guère avancé).
Une première intuition liée à l'affiche un peu kitsch en mode "regardez mes supers acteurs" me laissait penser que j'allais probablement me faire chier et que ce ne serait même pas un blockbuster bien gras et bien jouissif. Ceci étant dit, le reste de la programmation semblait pire et ce titre - Glass - avait une infime chance de déboucher sur une bonne surprise. Comme vous l'aurez compris, j'ai joué...j'ai perdu.


Un film détente qui ne s'assume pas...


Je pensais cette mode achevée mais la voilà justement qu'elle pointe le bout de son nez : cette idée de faire des films de super-héros "sérieux" (comprenez "chiants") qui restent malgré tout en surface comme un bon vieux film du genre. En gros, l'idée ici est de prendre un marché locomotive, une valeur sûre du grand public, et d'essayer de se démarquer non pas par plus de budget dans les effets spéciaux et compagnie mais dans une forme d’anoblissement du bon vieux film pop corn via un traitement plus audacieux mais pas forcément plus subtil.


En disant cela, je crois avoir résumé pratiquement toute l'étendue du problème de Glass : c'est une production de super héros avec des scènes d'action moisies et sans envergure ET en plus avec des enjeux psychologiques de comptoir (la faute à des personnages, des enjeux, des discussions trop propres visant davantage à être "stylées" qu'humaines) couplés à des personnages caricaturaux sans profondeur.


Il faut dire que le film est peut-être trop ambitieux (donc mal maîtrisé) : pour caser trois acteurs connus, ils veulent faire entrer trois personnages et leur développement émotionnel/psychologique ainsi que leur doublure (leurs proches sans pouvoirs) dans un film de 2H10 qui en plus perd pas mal de temps au début pour pas grand chose. Désespérément, le cinéaste fait tourner le bâton entre les personnages pour voir leurs réactions face au nettoyage de cerveau (littéralement même, les trois sont interrogés par le psychiatre vers la fin) et du coup aucun cas n'est vraiment traité avec soin. Maladroitement, le film essaie de caser des flashbacks et des remises en question qui ne durent pas assez et qui restent en surface car se limitant à une ou deux lignes.


...et aux enjeux mal représentés !


L'autre problème aussi c'est que finalement l'intrigue de Glass repose sur un concept qui est dilué dans tout un tas de sous-intrigues inutiles et porté par un personnage sans aucun charisme (le psychiatre). Pour caricaturer mais c'est un peu mon ressenti honnête pas rapport au film : trois pauvres péquins sont dans un hôpital vide à suivre un protocole de lavage de cerveau sans aucune intensité ni direction. Le "programme" mis en place pour les "effacer" manque d'organisation et fait très amateur, sans direction. De fait, on n'y croit pas une seule seconde et le retournement de situation de fin (enfin de pré-fin) ne fait pas grand chose puisque que les "méchants" ont tellement été des bras cassés qu'on se demande comment ils comptent s'y prendre pour la prochaine fois.


Bref, l'intrigue, les situations et la tension sont sans envergure, tout est beaucoup trop peu, trop étriqué, trop mou, trop désorganisé, trop dénué de convictions.


Je passe enfin sur la vraie fin qui est un poncif sur le petit geek génial qui avait mille coups d'avance, vu ce qu'il avait en face, il n'y avait pas de quoi parader.


En définitive, Glass est selon moi un énième film sans envergure qui pense faire beaucoup plus de bruit qu'il n'en fait vraiment. Dispersé, mou dans ses propositions, allant on en sait trop où jusqu'à dans la facilité qui consiste à faire des clins d’œil aux geeks, ce film ne rentrera sans doute pas dans les annales et n'a absolument rien de marquant ou d'un tant soit peu raffiné. Pire, il n'est même pas divertissant. En résumé, Glass se trouve dans al pire catégorie de films : ceux qui ne sont pas vraiment mauvais au sens bourrés de défauts et d'erreurs de caméra ou pénibles mais qui n'ont pour autant rien de spécial à eux ou de vraiment marquant, c'est à dire un film sans caractère, fade, tellement mou dans sa proposition qu'il en deviendrait presque niais.

Foulcher
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le 31 janv. 2019

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Foulcher

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