Ghost in the Shell
7.7
Ghost in the Shell

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii (1995)

Un manga certes, mais de très grande classe et bénéficiant d'un scénario diaboliquement intelligent. Une oeuvre qui vaut le détour.

«Ghost in the Shell» est un manga. Et comme dans tous les arts, cette catégorie recèle parfois de pures merveilles. Rappelons-nous le choc que nous avons tous ressenti à la première vision d'un «Goldorak», la puissance de «Akira» ou encore l'émotion qui se dégageait du bouleversant «Le Tombeau des lucioles» qui traitai des séquelles laissées par le drame de Nagasaki et Hiroshima. Bien sûr le cliché veut que tous les mangas soient d'une violence parfois à la limite du supportable ou carrément pornographique. Il y en a évidemment, mais comme partout, cet art japonais du film d'animation nous offre de temps à autre une excellente surprise. C'est le cas avec ce film de Mamoru Oshii. «Ghost in the Shell» nous conte, dans un futur proche, la quête d'une femme flic contre le mal. Début XXIème siècle.
La société, désormais régie par l'informatique, voit naître une criminalité sophistiquée et une police d'un genre nouveau. Le Major Kusanagi dirige une unité spécialisée dans le règlement des affaires difficiles. Cette policière hors norme est, comme tous ses collègues, un cyber-flic. Elle a pour mission de débusquer et d'anéantir le Puppet Master (=maître de marionnettes) qui pourrit la société en prenant la forme d'un flux électrique capable de se mouvoir à l'intérieur même du réseau qui gère désormais l'existence de tout un chacun.
Dès les première images de «Ghost in the Shell», on se retrouve dans une ambiance digne de «Blade Runner» et Phillip K. Dick. Mamoru Oshii nous invite à un voyage au coeur du mal, dans une société totalement déshumanisée. Sa vision pessimiste interpelle immédiatement, car il la traite de façon très réaliste. Il suffit juste de se téléporter de quelques années et tout ce qui apparaît à l'écran semble cohérent. On doit au réalisateur un dessin âpre, une mise en scène efficace et un montage au cordeau.
Quant au scénario, il est tiré du fameux manga (ce terme désigne aussi les bandes dessinées dont sont souvent tirés les films d'animation dits manga) de Masamune Shirow. Quand le film est sorti au Japon, il était attendu de pied ferme par les innombrable fans de la BD. Mamoru Oshii a parfaitement su adapter à l'écran l'univers pessimiste et futuriste de Masamune Shirow, tout en y apportant une touche personnelle à travers sa mise en scène.
A conseiller à tous ceux qui croient que film d'animation japonais rime avec «Club Dorothée».
RemyD
7
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le 23 oct. 2010

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RemyD

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