I told you so
Bon, pour ceux qui n'ont pas vu le film, passez votre chemin. Ce qui m'a attiré de prime abord, c'est le "genre : horreur" annoncé par la com sur la toile couplée au pitch: "Chris est noir. Chris...
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le 22 mai 2017
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Rose emmène son petit ami Chris, jeune homme Afro-américain, passer le week end chez ses parents. Très rapidement, Chris se sent mal à l'aise dans cette famille pourtant a priori rassurante.
J'ai vu en mai 2019 en avant première à l'UGC des Halles à Paris Get out, film phénomène annoncé, au milieu d'un public assez jeune. La salle était bondée. Le film est un thriller horrifique, 1h10 de mise en condition pour une montée en puissance lors des 30 dernières minutes.
Le casting est correct, le personnage principal interprété par Daniel Kaluuya mêlant candeur et réactivité avec un brio surprenant.
Cependant, comme Le boulevard de la mort et Django unchained de Tarantino, respectivement féministe et anti raciste, le film n'est pas qu'un divertissement. Get out contient une dimension politique compréhensible dans le contexte américain traditionnellement raciste (surtout depuis l'élection de Donald Trump) mais qui nuit à l'exercice vu les réactions qu'il génère. Le film égrène d'ailleurs quelques clichés pas surprenants déclinés sur le ton de l'humour mais "verbalement assumés" : le Black est "cool" et "bien monté", le blanc calculateur, cérébral et plutôt physiquement "faiblard"....
A la fin du film tous les "méchants blancs" (du père de famille, médecin sans éthique à la fille tentatrice, véritable "piège pour les mecs") se font éliminer assez facilement par le sympathique invité "de couleur", qui a toutes les raisons de ne pas être satisfait de son week end. Cela a généré autour de moi des "applaudissements nourris" d'une bonne partie du public debout (phénomène d'identification?). Je ne me suis pas senti gagné par un tel enthousiasme...
"Get out" est le premier film de Jordan Peele. Il semblerait que le producteur, Jason Blum, ait quitté la sphère du film de genre médiocre (Paranormal activity) ou inspiré (Sinister) pour le pseudo thriller engagé, façon Blaxploitation revival mais attention... on n'est pas trop loin du dérapage.
Sur le plan de la forme, l'histoire est un peu cousue de fil blanc, bien évidemment. Tourner un film de genre aux frontières de la satire politique n'est pas chose facile.
Tout cela à finalement un petit coté "politiquement correct", pas trop surprenant mais qui fera grincer quelques dents. Le scénario "hors sol" rend le propos caricatural sans pour autant limiter ce film au domaine de l'Entertainment. Il est dommage finalement que l'analyse de Get out porte finalement plus sur le fond que sur la forme. Le coté raciste de la fiction interpelle et les objectifs criminels poursuivis par cette famille pas du tout formidable peuvent même déranger. Par conséquent, je ne peux pas considérer que cette fiction soit dépourvue de message politique.
Cet aspect du film a occulté chez moi l'aspect thriller horrifique que j'ai finalement trouvé moyen.
Dans le même genre, je préfère largement le premier Saw ou le remake de La colline a des yeux. d'Alexandre Aja.
Finalement, pour être à fond dans le ton, il ne manquait que Samuel Jackson et son verbe nuancé...
Depuis la sortie d'Antebellum en septembre 2020 et les réactions contrastées suscitées par ce nouveau produit des productions Blumhouse, Get out mérite d'être reconsidéré. Le film préparait déjà le terrain d'Antebellum, politiquement radical mais artistiquement proche du néant, le doute n'est plus permis...
En terme de recettes, le film "a cartonné" avec notamment plus d'un million de spectateurs en France et des recettes de **252 millions de dollars obtenus pour 4,5 millions investis, c'est inespéré pour un film de genre. Le buzz créé par l'aspect satire sociale du film a très bien fonctionné.**
Commercialement bien joué, artistiquement un peu moins.
Ma note: 5/10
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Créée
le 3 mai 2017
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