Raoul Walsh profite de sa troisième collaboration avec Errol Flynn, sur sept au total, pour s'inspirer de la vie du boxeur James J. Corbett, d'abord simple employé de banque ambitieux qui va peu à peu trouver son salut à travers le monde de la boxe.


Le mettant d'abord dans la posture d'un simple employé de banque, Raoul Walsh braque sa caméra sur Corbett et en livre le portrait d'un homme insolent, ambitieux, sûr de lui, charmeur et talentueux. Portrait passionnant d'un homme capable de retourner une foule d'un claquement de doigts, Gentleman Jim nous montre le rêve américain avec l'ascension sociale de cet homme originaire d'Irlande à travers ses combats de boxe, le tout avec subtilité, aisance et surtout passion.


Finalement, c'est là que Gentleman Jim se montre particulièrement réussi tant il dépasse le simple cadre de biopics et propose une oeuvre lorgnant sur divers genres et abordant bon nombre de thèmes. Rythmé, énergétique, passionnant et réalisé par un passionné, Gentleman Jim est un régal où Walsh mêle humour, émotion et sport avec facilité et surtout grand talent. Si le portrait de Corbett est réalisé d'une main de maître, on ne peut qu'admirer les seconds rôles que ce soit ami ou famille, tous consistants, importants et qui ne manquent ni de charme ou d'humour souvent basés sur le comique de répétition, à travers des dialogues ou tout simplement du burlesque, à l'image du fabuleux combat proche de la mer.


Mais Walsh s'attarde aussi sur le début de la professionnalisation de la boxe, d'un sport réservé d'abord à la haute bourgeoisie puis qui va peu à peu être accessible à tous et en même temps acquérir des règles (les rounds, le K-O en 10 secondes...). Il filme les combats de manières originales et dynamiques, oscillant entre un point de vue de spectateur et d'un des combattants, se concentrant aussi sur les gestes précis des boxeurs.


Mais comment parler de Gentleman Jim sans évoquer Errol Flynn ? Le rôle lui est taillé sur mesure tant il semble naturel dans la peau de James J. Corbett. Il fait preuve d'une incroyable présence, d'une énergie folle et d'un charme à toute épreuve. La réussite vient de la façon dont Walsh nous immerge dans cette Amérique de la deuxième partie du XIXème siècle avec une belle et charmante reconstitution studio et une jolie photographie en noir et blanc.


C'est bien plus qu'un biopic que propose Raoul Walsh avec Gentleman Jim, emmené par un acteur au sommet de son art, il y mêle sport, humour, charme et émotion pour un film passionnant, énergétique et attachant. Un vrai régal.

Docteur_Jivago
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le 30 oct. 2016

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Docteur_Jivago

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