Gatsby le Magnifique, c'est clairement un film que je voulais absolument voir, tant le trailer m'avait emballé, sans même connaître le livre dont l'histoire est tirée. En plus, il y a notre ami Leonardo dedans, et je dois bien avouer qu'il fait partie de ces acteurs dont la filmographie ne me déçoit jamais.

Mais une fois bien installé dans une salle de cinéma ô combien remplie (quel succès commercial !), le film se montre sous une facette bien différente de ce que les trailers laissaient présager : certes la première heure reprend grosso-modo cette ambiance festive, visuellement orgasmique, et d'une bande-son atypique mais franchement entraînante, mais pour ensuite se vendre sous un jour bien différent.

Le rythme devient tout d'un coup extrêmement lent, ce qui n'est pas forcément un problème, mais le contraste choque un peu. De plus, certains éléments anodins sont explicités des longues minutes durant, alors que d'autres rebondissements sont éjectés en deux minutes (par exemple la découverte de Gatsby, trop succinte, trop incohérente vis-à-vis des flashbacks où sa tête fait la une des journaux et où tout le monde est donc censé le connaître).

Concernant le personnage de Tobey McGuire, je trouve que les gens sont quand même un peu durs. Encore une fois, je n'ai pas lu le bouquin, mais il m'a semblé évident (peut-être ais-je tort) que l'auteur voulait raconter l'histoire de Gatsby sans avoir Gatsby en héros principal, mais sans avoir pour autant un narrateur qui lui vole le rôle principal. Ainsi il est logique que ce personnage soit effacé, il n'est là que pour faire une liaison entre le spectateur et Gatsby, il est volontairement inexistant, même si cela donne parfois un côté bêbête au personnage assez irritant.

Mais malgré ces longueurs, ce qui me frustre en réalité le plus avec cette histoire, c'est que le réalisateur est passé à côté. On sent, on sent terriblement fort que cette histoire d'amour est belle, on sent qu'il essaye de montrer à quel point c'est un amour incroyable pour lequel on serait prêt à se couper le bras, tel un Titanic en son temps. Et ce qui m'a incroyablement frustré, c'est que je voyais bien tous les efforts déployés pour le montrer, mais ça ne marche pas, c'est tellement dommage. On a juste l'impression d'une amourette un peu impulsive et disproportionnée, mais à côté de ça on voit que le réalisateur se casse les fesses à essayer d'exprimer à quel point c'est fort, et franchement je n'ai pas de mots pour exprimer ma déception sentimentale sur ce point. Je voulais la vivre cette histoire d'amour.

Pour terminer, j'évoquerais l'aspect technique, sublime et d'une patte artistique incroyable, en disant simplement ceci : ALLEZ LE VOIR EN 3D. Je n'ai pas eu cette chance, et je vous jure sur ma maigre culture cinématographique que je m'en suis mordu les doigts, parce que pour avoir une petite collection 3D chez moi, je peux vous confirmer qu'à CHAQUE plan, à CHAQUE effet technique, on voit bien que cela a été pensé pour un effet de profondeur. C'est juste abominablement frustrant de voir ce film en 2D, si vous n'êtes pas anti-3D, je recommande chaudement cette version.

En conclusion, je dirais que je n'ai pas passé un moment désagréable, malgré des longueurs parfois pénibles et malgré un ratage pour retranscrire une histoire que je n'ai jamais lue (mais je l'ai ressenti quand même). Cependant la technique, la musique, et la présence de DiCaprio devrait suffire à vous faire passer un bon petit moment sympathique devant votre écran.
Bunzer

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