On ne fait pas de remake sans casser des couilles

Le père Haneke ne s'est pas gêné pour remaker son film à l'identique, pourquoi que moi je pourrais pas faire de même avec ma critique, à deux trois trucs près ?


Papa, maman, le p'tit à l'arrière, le bateau sur la remorque, musique classique sur la route, enfin les vacances, quoi de mieux que de rejoindre sa maison de campagne au bord du lac, parties de golf et jeux en famille au programme, ce séjour s'annonce des plus charmant... jusqu'à l'arrivé de deux jeunes en short.


Michael Haneke choque avec un thriller malsain et joueur, il prend tout le temps qu'il veut pour nous faire suivre et subir le sort de cette famille tranquille, qui voit deux jeunes sans aucun doute fils de bourgeois ennuyés du quotidien s'incruster chez eux pour jouer à un jeu sanglant.
Aucune musiques mise à part celles en voiture au début et ce morceau hard rock qui hurle et promet un moment jouissif, tout n'est que souffrance et amusement dans ce huis clos des enfers. Michael Haneke ne sais et ne veux pas édulcorer une histoire et c'est tant mieux, car ça peut aussi bien choquer qu’impressionner, une fois encore l'hyper réalisme voulu par le monsieur se fait ressentir, peut être même plus que jamais. En plus de cela, il s'amuse à travers les personnages des deux cinglés à parler au spectateur face caméra, comme une provocation à laquelle on ne pourrait rien faire. Il y'a donc deux moyens de vivre cette expérience, soit souffrir avec cette famille et rager devant ces imbéciles, soit jouir de la situation, car au final, que veut-il nous faire ressentir ce film ? Le dérangement, l’indifférence ou l'amusement ?


Quoiqu'il en soit, c'est à travers une mise en scène patiente et cruelle que nous plongera Haneke, il n'y va à aucun moment avec le dos du club de golf, sang, sueur, salive, honte, humour même, comme cette scène avec la télécommande à la fin, sorte de faux espoir bien salaud. Ici seul l'espoir est permis, car comme tout bon citoyen, on a envie de voir gagner les gentils à la fin... ou pas d'ailleurs, mais la justice est-elle de ce monde, réellement ?
** Tim Roth** en père de famille à chemise, privé de son droit de domination à cause d'une jambe bien abîmée, doit laisser le sort de sa famille entre les mains de sa femme qui est sans aucun doute celle qui évolue le plus dans l'histoire, Naomi Watts. Devon Gearhart en gamin apeuré accompagne dans cette folie ses parents face aux deux têtes à claques dérangées Michael Pitt et Brady Corbet. Un casting impeccable.


En bref, Funny Games U.S. que je préfère à l'original pour son casting ricain est un moment jubilatoire et terrifiant car tellement probable et crédible, ça pourrait arriver à n'importe qui, sans détours ni esbroufes, Haneke filme la violence à crue en oubliant pas de critiquer la bourgeoisie intouchable et la jeunesse irréfléchie, un massacre culte.

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le 22 mai 2016

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-MC

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