Le génie est parfois bien sporadique

Full Metal Jacket c'est d'abord un film Stanley Kubrick. Cela suffit à le définir. Un film par l'homme qui a osé 2001 l'odyssée de l'espace, l'homme qui a adapté magnifiquement orange mécanique, l'homme qui a peint Barry Lyndon, et aussi celui qui a filmé Shining.

Et puis Full Metal Jacket c'est un film sur la guerre du Vietnam. Apocalypse Now, Taxi Driver, Voyage au bout de l'enfer. Que de films absolument géniaux sur la guerre du Vietnam, ses acteurs et ses conséquences.

Scène d'ouverture. Le mythe ne s'est pas encore réalisé mais il s'est ouvert. Le sergent-instructeur Hartman et ses insultes géniales, cultes. Que dire de la performance de Lee Ermey ? Tout sauf réaliste, certes, mais purement incroyable. Il est dans le ton du film, ce qui semble fou et décalé est réel : c'est le Vietnam. Le mythe est là, il est tout proche, Stanley et ses acolytes n'ont qu'à tendre la main.

Et puis non. Ils ne le feront pas. Peu à peu le mythe s'effondre ou plutôt s'effrite et Full Metal Jacket devient un film de guerre poncif. Mais quoi de plus ? Rien, vraiment. Le film manque cruellement de rythme. Quelques scènes de génie vont ponctuer un film sans aspect particulier. Mais ce n'est pas quelques musiques sympa entre ces scènes qui vont masquer la flagrante absence de rythme du film. [spoil]La première de ces scènes est, comme déjà dit, la scène d'ouverture puis la mort du sergent-instructeur Hartman et la scène de guérilla dans les buildings notamment [\spoil]. Et il en sera de même pour les performances des acteurs, notamment de Vincent D'Onofrio (Private Pyle) et de Matthew Modine (Private Joker). Tantôt excellent, tantôts moyens.

Ma note et ma critique sont peut-être un peu négatives par rapport à la valeur réelle du film éclairé à la lumière d'éclairs de génie. Mais à l'image d'un There Will Be Blood, la déception était telle qu'il fallait bien sévir. C'est bien mais tu peux mieux faire, désolé Stanley.



PS : il faut que je revoie le film parce qu'en écrivant la critique, j'avais l'impression de me souvenir surtout des scènes géniales et ça infirme mon impression et mon argumentation critique envers le film.