Un film facile à détester : des personnages exécrables et une morale finale un peu douteuse...


Pourtant tout n'est pas moche dans ce film : les personnages ne sont certes pas aimable, mais leurs névroses, leur attitude hautaine envers autrui (y compris leurs amis) a quelques chose d'intéressant. Même la pauvrette qu'on devrait plaindre est une petite pétasse qui n'attendait qu'une chose : trouver le 'bon', c'est-à-dire pas un type qui lui demande du fric quand il 'l'aide'(bon c'est crapuleux de sa part, c'est certain, c'est de l'opportunisme plus qu'une véritable aide) mais un bon boulot bien manipulable riche comme jamais (vraiment, ce retournement de situation de fin c'est ce qui donne envie de vomir parce que le seul personnage auquel on a envie de se rattacher se vend de la manière la plus lamentable qu'il soit). Si ces traits étaient exploités et approfondis, ça irait bien, mais comme ce n'est jamais le cas, qu'on reste dans le superficiel, il est difficile de dire si c'était voulu ou non de mettre en place de tels personnages tout comme il est difficile de dire si la fin reflète la morale voulue par l'auteure, si c'est de l'ironie ou simplement quelque chose d'involontaire.


Y a aussi un passage que j'ai trouvé rigolo car j'imagine que ça a dû écœurer pas mal de militants de la gauche : lorsque l'une des bobo veut arrêter le chantier juste parce que la vue ne sera pas belle pour les voisins. T'as les pauvres mexicains qui ont dû bien suer sur le moment : quoi on va perdre notre job pour ça ?? D'ailleurs c'est comique aussi de voir que la nana, elle râle que sa voisine ne lui fait pas signe alors qu'elle est pas fichue d'adresser un simple regard à ses ouvriers mexicains... mais bon, c'est la même qui reproche à son mari de ne pas faire attention à elle quand elle-même déclare qu'elle avait pas remarque qu'il s'était rasé la barbe trois semaines auparavant... un personnage comme ça, en fait, ça vaut de l'or, mais c'est exploité de telle manière que cet esprit de contradiction ne paraît pas volontaire, du coup on s'imagine que les auteurs se sont juste plantés, qu'il font n'importe quoi ; c'est peut-être le cas, mais c'est pas grave, moi j'en tire un personnage en plein contradiction avec lui-même.


En tous cas, ces personnages m'ont plu en soi et j'aurais voulu qu'on les approfondisse, que l'auteure creuse davantage leurs névroses ; le problème c'est qu'il y a trop de personnages, difficile donc d'approfondir chaque histoire, c'est à peine si on dépasse la superficie. Il y a aussi quelques situations intéressantes mais ça ,ne va pas assez loin (parfois même la scène s'arrête juste quand ça devient intéressant). Le scénario produit donc une grande frustration parce qu'on a l'envie d'en savoir plus, parce qu'après tout les riches aussi ont leurs problèmes (je trouve ça fou que des gens puissent ne pas comprendre ça, qu'ils estiment que les pauvres ont des 'vrais' problèmes alors que les riches se plaignent comme des enfants pourris gâtés).


Je précise que je ne fais pas partie de ceux qui pense que l'argent rend heureux ou l'exact opposé, que l'argent pervertit. Je pense que chacun peut évoluer vers un extrême ou l'autre tout en gardant des nuances mais que ce n'est pas forcément l'argent qui avilit mais la société ou encore ce que l'on a en soi (moi, par exemple, je suis radin : étant actuellement pauvre, ça ne choque pas, mais si un jour je deviens riche, vais-je arrêter d'être radin ? je ne crois pas, et là ça paraîtra malsain... mais ce n'est pas l'argent qui m'aura rendu comme ça, c'est juste ma triste nature, c'est en moi). L'argent peut évidemment avilir aussi, je ne nie pas que cela puisse aussi avoir une influence directe, mais ça serait réducteur d'ignorer tous les autres facteurs. Tout comme je peux aussi considérer que l'argent peut aider fortement à contribuer au bonheur ! Forcément, si on peut se payer la voiture de ses rêves, les vacances de ses rêves, pouvoir se payer les meilleurs spécialistes pour traiter d'une maladie, alors forcément, l'argent aide à être heureux. Cela me fait penser que cette année, la mode au nouvel an par chez moi, c'était de dire bonne santé et beaucoup d'argent, amis surtout bonne santé parce que l'argent sans la santé ça ne sert à rien... j'étais à chaque fois tenté que c'était idiot de dire ça mais bon, je ne suis pas un bon discoureur alors j'ai simplement acquiescé.


Mais revenons à nos moutons : la mise en scène est correcte. La photographie est typique de ce genre de production, c'est propre, bien cadré, bien exposé, les décors sont lambda. Pas de soin particulier apporté à quoique ce soit, du moins pas plus que d'habitude pour ce genre de prod (ce qui reste donc un bon niveau, les maisons sont 'vivantes' par exemple). La musique passe également de manière inaperçue, non pas qu'elle soit bâclée mais il n'y a rien de particulier dont on puisse se souvenir. Les acteurs font du bon boulot, du très bon même. C'est agréable de voir une telle énergie pour un si p'tit film, en même temps des personnages pareils, ça fait plaisir à interpréter.


Bref, "Friends with money" aurait pu être un très chouette film avec 30 minutes d'intrigue de plus ou bien moins de personnages.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 23 juil. 2017

Critique lue 2K fois

6 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 2K fois

6

D'autres avis sur Friends with Money

Friends with Money
Fatpooper
6

Vive l'argent !

Un film facile à détester : des personnages exécrables et une morale finale un peu douteuse... Pourtant tout n'est pas moche dans ce film : les personnages ne sont certes pas aimable, mais leurs...

le 23 juil. 2017

6 j'aime

Friends with Money
DanielOceanAndCo
3

Critique de Friends with Money par DanielOceanAndCo

Un bon casting pour ce "Friends with money" représente le seul intérêt pour nous spectateurs, car le scénario est des plus convenus, la réalisation statique et surtout, quelques jours après l'avoir...

le 1 déc. 2021

1 j'aime

Friends with Money
Caine78
2

Critique de Friends with Money par Caine78

D'une déconcertante nullité durant sa première demie-heure, « Friends With Money » fait partie de ces films qui, sur la durée, trouvent un (tout) petit intérêt. Oh non pas que tout ceci soit...

le 28 mars 2018

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

99 j'aime

55