A la limite du fantastique et de la science-fiction

Avec Frankenstein, James Whale s'essaye à un style qui le fera passer à la postérité et qui imprimera pour des générations la créature de Frankenstein dans l'imaginaire collectif associant du même coup le nom de l'acteur Boris Karloff à l'image de la sombre créature au niveau d'un Bela Lugosi en Dracula ou encore les délicieuses Yvonne de Carlo et Elsa Lanchester dont l'iconographie est restée plus célèbre que les rôles. A voir l'affiche et le titre on comprend tout de suite pourquoi il y aura du même coup confusion entre le monstre et le nom de son créateur.


Avec ce film, James Whale met une première fois en image dans un long métrage la surface d'une oeuvre énorme dont les questions posées par l'auteur du roman original oscille entre la fantaisie et la science-fiction, des questions pour lesquelles il faudra attendre Asimov un siècle plus tard afin d'avoir des premières réponses.


Si l’œuvre originale traite du transhumanisme, de l'étique, de la vie, de l'immortalité, du rapport à Dieu ou encore de l'identité sociale, c'est surtout ce dernier point qui transparait dans ce film. Whale décide d'assimiler le monstre à l'Autre en tant qu'identité. Frankenstein, savant aussi fou qu'intelligent, s'applique à récréer la vie en "Prométhée moderne" et donne naissance à une créature inapte à communiquer, sans norme, sans valeurs qui va alors se heurter à une société elle-même inapte à intégrer le monstre aussi irresponsable que destructeur.


Initialement créé dans un contexte visant à exploiter le succès du Dracula avec Bela Lugosi, cette première production de Franky s'avère être une petite merveille des films de monstre par son approche simple et efficace malgré quelques longueurs ponctuelles et un traitement tout en tendresse du monstre étonnamment expressif de Boris Karloff.
Assurément une œuvre essentielle.


Fait amusant : il fallait 12 heures afin d'effectuer le maquillage du monstre, aussi pour ne pas refaire le masque tous les jours, Karloff le conservait autant que possible et dormait la tête entre deux piles de livre pour éviter de l'abimer.

Crillus
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le 11 août 2017

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