Beau sujet.

Je n'aime pas l'esthétique de ce film. Son animation est saccadée et maladroite. Mais le sujet est touchant.

Amin, un quadragénaire qui a fui l'Afghanistan au début des années 1990 alors qu'il était adolescent revient sur les étapes de son parcours jusqu'en Hollande.

C'est un film sur cette période transitoire où vous avez été arraché à votre pays et recherchez un nouvel équilibre, dans une situation où tout statut social vous est dénié, et où tout peut vous arriver.

Les brimades des policiers russes pourris au lendemain de la chute de l'URSS. L'attente dans un appartement pourri, à se cacher par peur d'être trouvé par la police. Le sentiment d'être prisonnier dans les limbes. Les tentatives auprès de passeurs. L'obligation, faute d'argent, de se séparer les uns des autres pour laisser au moins à quelques-uns de la cellule familiale la possibilité d'avoir un avenir.

Le point central du film est le mensonge qui a permis à Amin d'obtenir le statut de réfugié : arrivé à Copenhague, il prétend que toute sa famille a été tuée par les Talibans (qui ne sont pas explicitement nommés). Il vivra avec ce mensonge pendant longtemps.

L'autre point, c'est son homosexualité. Difficile ici de faire le tri de la reconstruction a posteriori. Mais c'est émouvant.

Il n'y a vraiment que l'exécution que je trouve un peu en-deçà de ce qu'on était en droit d'attendre. Pour le reste c'est un film taillé pour être montré à des élèves de lycée pour ouvrir leur esprit.

Vu aux Montreurs d'image à Agen.