Le pitch First Man est un sacré défi pour n'importe quel cinéaste. L'histoire d'un des hommes les plus célèbres du monde et de son parcours parfaitement connu, ne laisse aucun suspens à développer.
Le réalisateur s'en sort avec les lauriers. Il axe son approche sur les sensations et nous fait vivre de manière charnelle la conquête de l'espace de vaisseaux sans informatique, ni GPS, où des boites de conserve sont propulsées dans le noir sidéral avec le plan en papier de l'espace posé sur les genoux. Où les personnes au sol ne peuvent pas grand chose une fois l'engin décollé.
Comme les premiers aviateurs, les pilotes partent sans aucune sécurité à la merci du moindre pépin.
Le deuxième axe, c'est la conséquence de la profession de Neil Armstrong sur sa vie de famille, sa femme et ses trois enfants. La situation est plutôt dure, puisque à chaque départ, son retour est hypothétique.
La caméra bouge, tremble, zoom et dé-zoom. Mais l'image à l'instar des autres films du réalisateur, est toujours riche et pertinente. On s'ennuie rarement durant ses deux heures et cela permet à ceux qui n'étaient pas nés à l'époque de réaliser l'importance de la conquête de l'espace dans les années 60. Le premier alunissage fait partie des rares événements où l'on associe son propre vécu avec l'actualité. A l'instar du 11 septembre 2001.