Grandiose (adj) : Qui frappe, impressionne par son caractère de grandeur, son aspect majestueux.
First Man raconte l’histoire de Neil Armstrong, le premier homme ayant marché sur la Lune. On suit son évolution, ses entraînements difficiles et sa relation avec sa femme et ses enfants.
La première caractéristique du grandiose de ce long métrage est l’image. L’Espace, ce grand vide, cet inconnu est représenté par des plans larges à couper le souffle. Lors de l’alunissage avec les contrastes et les couleurs, je me sentais m’enfoncer dans mon siège, écrasé par toute la grandeur de cet univers. Damien Chazelle est pour moi le réalisateur avec la plus belle photographie des dernières années (en tout cas du coté américain). Son autre point fort est le son. Le début est une immersion totale uniquement par les bruits de machines et autres cliquetis mécaniques. On nous présente ici deux ambiances : un calme, contemplative sur l’espace, le rêve d’Armstrong et l’autre plutôt terne jouant avec les gros plans pour transmettre l’émotion et toute la profondeur de ce personnage.
On arrive alors au second point, la mise en scène d’un drame par un rêveur. Ce film contraste avec les autres chefs d’œuvre de Chazelle (Whiplash et La La Land) et pourtant aborde toujours ce même thème de la combativité. Le réalisateur a toujours mis en scène des personnages prêt à tout perdre pour accomplir leurs rêves et c’est d’ailleurs par ce caractère qu’on s’y attache facilement. Ici, Neil veut aller sur la Lune, certes, mais il a déjà perdu énormément et c’est ici sa motivation et ce drame qui constitue le fil rouge. Sa relation avec sa femme est très dure et pourtant tellement puissante, et marquée par des silences émouvants et des longs regards . La ou les autres films de Chazelle finissaient soit avec une épilogue musicale étourdissante de couleur ou dans un violent et puissant solo de batterie ici il n’y a que le silence. Toute la puissance du film se résume même à ce plan sans aucun son, on connait ce que les personnages ont traversé , le drame vécu et le rêve accompli pour un long regard qui m’a fait lâcher une larme.
Pour revenir au son, autre aspect du grandisse de ce film. Il y a certes beaucoup de silence mais surtout une BO fantastique signée encore Hurwitz. Je trouve même que « The Landing » est la plus belle musique cinéma de 2018. Les autres sons abordés au début de la critique proviennent des machines qui forment un orchestre pour nous plonger dans le réalisme.
Pour les acteurs rien à ne dire évidemment juste une mention spéciale pour Claire Foy émouvante et puissante.
Pour finir, je voulais revenir sur les Biopics qui ne sont pas du tout tout mon genre favori car c’est toujours difficile de créer un suspense et même une attache à des personnages déjà connus. Et encore plus difficile de faire une mise en scène originale. Ma grande méconnaissance de l’histoire personnelle d’Armstrong et de sa fille m’ont aidé à m’intéresser d’avantage. La note n'est pas aussi haute car j'ai ressenti des petites longueurs. Mais avec le temps je retiendrai surtout la mise en scène et tous les aspects que j’ai détaillé qui rendent ce film grandiose.