First Man, mis en scène par Damien Chazelle, ouvre sur ce qu’on pourrait décrire comme un regard absolument terrifiant sur le métier de pilote dans les années 60 où on avait le plaisir d’entendre chaque petit boulon, chaque petit bout de tôle secouer et les vibrations constantes duraient semble-t-il des heures. Le ton est donné, nous voilà partis pour un sacré voyage.


Pour autant, First Man n’est pas simplement des avions et autres fusées qui volent à gauche-à droite. En réalité, le film se concentre sur l’histoire de Neil Armstrong et la façon dont les événements qui ont précédé l’alunissage l’ont affecté, en particulier en ce qui concerne sa condition mentale.


Ryan Gosling et Claire Foy livrent une performance stratosphérique (hehehe), la relation entre les deux protagonistes fonctionnant à merveille. On sent véritablement une charge émotionnelle dans leurs scènes avec, évidemment, le décès de leur petite fille qui pèse constamment sur leurs épaules. Du côté des seconds rôles, beaucoup de visages familiers mais celui qui se détache est certainement Jason Clarke dans le rôle d’Ed White, le premier astronaute américain (et deuxième au monde, quelques mois après Leonov) à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l’espace. On notera que contrairement à ce qu’annonce la fiche Sens Critique, Jon Bernthal ne figure pas au casting puisqu’il fut remplacé par Christopher Abbott.


La photographie est une qualité indéniable du film de Damien Chazelle. Que ce soit sur Terre avec des plans assez intimistes au domicile de la famille Armstrong, sur la base de la NASA avec le gigantisme des fusées ou simplement dans l’espace où certains plans sont absolument fantastiques, le soin apporté à l’image ne peut qu’être loué.
Voir le film sur grand écran permet aussi une immersion totale. On ressent la claustrophobie dans ces minuscules cabines, on sent le malaise poindre lorsque Armstrong et Aldrin pivotent à l’infini, on est happé par l’immensité de l’espace lorsqu’ils sortent de l’atmosphère et surtout, il y a l’alunissage. Séquence absolument magnifique, émouvante même, elle est en partie filmée à la première personne et la musique signée Justin Hurwitz accentue sa poésie. Sans en dire davantage, je ne peux que conseiller de la voir au cinéma.


En faisant le choix d’éluder, ou plutôt d’évoquer par touches les enjeux extérieurs de la conquête de l’espace, Damien Chazelle omet une grande partie de l’histoire mais réalise un film d’aventure épique et spectaculaire. Si le film a parfois quelques longueurs dans les scènes familiales, celles-ci n’altèrent en rien la qualité d’un récit dont il parait impossible de se lasser.

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le 16 oct. 2018

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Jake Elwood

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