Il y a des choses plus ou moins faciles à assumer dans la vie. Fast & furious 6 fait partie de la liste de ces choses vraiment pas faciles, d'autant qu'il fait suite à un bon épisode à bien des égards.
Là, il faut bien l'avouer, Furious 6 démarre (vroum) très très mal avec un générique d'intro auto-tuné sur une sorte de récap flashback des cinq premiers épisodes, long, mais long — une peu comme ma... enfin long quoi —qui fait espérer, pour les épisodes suivants (car il y aura au moins un Fast & furious 7 et un Fast & furious 8, ce qui est plutôt réjouissant en fin de compte), que les choses seront pensées d'une autre manière parce que le générique risquerait d'être encore plus long.

Furious 6 reprend le flambeau qui a valu à Fast 5 ses critiques si positives : une sorte de pot pourri rassemblant l'ensemble des protagonistes des anciens opus. Comme un Expendables, mais réussi.
Alors que Fast 5 vibrait tout du long de grosses cascades, d'une ambiance virile et funky, et d'une caméra plutôt claire, Furious 6, lui, se contente de CGI, de fonds verts et d'un caméraman en début de Parkinson.

Qui plus est, Furious 6 s'éloigne progressivement des courses de voitures même si, dans une tentative désespérée de remplir ras la gueule les deux heures du film, on trouve bien quelques pépés affalées sur des capots rutilants, une course de rue, et des moteurs modifiés, pour lorgner sur les films d'action à grand spectacle qui font fi de toute vraisemblance, à base de gadgets, d'ordinateurs multi écrans et de voyages spatio temporels. Ce n'est pas une nouveauté, mais là, c'est encore plus gros.

Le film est toujours rempli de ces punchlines badass, qui font passer une israélienne anorexique pour un commando invicible, mais Furious 6 semble dopé aux hormones. À l'image de Hobbs (Johnson) tout coincé et gonflé, tout déborde de partout, n'importe comment. Plutôt que badass, les héros deviennent un peu ridicules, enfermés dans une autoparodie de personnages pourtant déjà bien caricaturaux.

On passe vite fait sur les incohérences scénaristiques et la machoire de terminator de Michelle Rodriguez (ce n'est pas un spoil, elle est annoncée au générique dès le début et, pour ceux qui ont vu l'épisode 5, elle était dans la scène post fin), notamment parce que le reste de son corps suffit à lui pardonner les dents de cheval qu'elle a, jusqu'au fond de la gorge, pour ne garder qu'un exemple du malaise que procure ce film.

Une des dernières scènes du film se passe sur une ligne droite dont la longueur doit au moins atteindre une moitié de terrain de foot d'Olive et Tom — bien long voyez, un peu comme ma... ok c'est bon — soit deux ou trois fois le tour de la terre. Sur cette ligne droite, on retrouve des véhicules équipés d’armes qu’on n’a vues qu’une fois en un seul exemplaire, et dans un autre pays. On trouve aussi des pilotes un peu débiles, des harpons capables de harponner un banc de requins en brochette, des sacrifices insensés, des jeeps de l’armée aussi rapides qu’un avion qui décolle, et encore d’autres choses qui, mises bout à bout, surtout après avoir ingurgité tout ce qui a précédé, commencent à faire beaucoup pour un seul film.

Du coup, Malgré une dernière scène post fin amusante et sauvage (carrément, on tue un bonhomme super sympa et on introduit un des héros de Expendables en vingt secondes ?), quelques blagues amusantes, quelques fights vigoureux, il reste toutes ces tares plus lourdes les unes que les autres. Ce qui fait qu’on a beau être fan de la franchise, toute stupide soit-elle, on a beau être prêt à gober à peu près tout et n’importe quoi, Furious 6 nous prend un peu trop au mot (en deux mots hein) en nous infligeant justement tout et n’importe quoi, de façon anarchique, imbitable, depuis les changements incessants de pays jusqu’au passage en prison, avant de retourner à une vente aux enchères et surtout, surtout, un twist des plus merdiques jamais vus.

On peut tout gober, même les bonnes vieilles valeurs traditionnelles de droite : la justice personnelle, la sacro sainte famille, les croyances bien chrétiennes en dieu. Tout, à l’exception de héros plus cons que violents. Un tryzomique aveugle et sourd aurait soulevé le lièvre quand, dans le film, personne ne percute, malgré les messages. Le pire : ce twist n’a aucun intérêt. Il ne porte aucun enjeu si ce n'est bien faire comprendre qu'on a à faire à une bande d'attardés. On peut tout gober, mais, là Justin Lin y va quand même fort.

En fait, Furious 6 est un peu comme ce petit cul qu’on voit apparaître vers le début du film. Cette petite chose complètement affolante, moulée dans un maillot rouge voyant, qui se dandine. Il est joli ce petit cul, carrément extraordinaire même, mais il en fait trop. La fille va se péter le coccyx en se déhanchant, et il est probablement retouché à l’ordinateur, comme un coup de peinture neuve et du polish pour faire semblant.
En fait, Furious 6 est un peu comme la musculature de Dwayne Johnson. Sculpture boursouflée à l’hélium pour un visuel défaillant, difforme, qui gêne plus qu’elle ne force l’admiration...

Conseil pour le prochain opus : revoir la définition de l’expression « en faire des caisses »
hillson
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le 9 oct. 2013

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