
Dans une petite ville de Californie, un médium raté est accusé de meurtres où des personnes ont des chiffres gravés sur le front.
Découvert dans sa version longue (ou director's fun cut selon Peter Jackson), Fantômes contre Fantômes a été un galop d'essai concluant pour le réalisateur. A la fois techniquement parlant, avec des effets spéciaux novateurs pour l'époque, en particulier de faire figurer des morts par transparence, mais aussi le confortable budget qui lui a permis de créer son studio, Weta, qui lui sera quelques années plus tard, une saga à base de Hobbits...
Mais en tant que tel, le film est très efficace, à la fois dopé par une énergie à la Sam Raimi, vu le nombre de zooms, et de Robert Zemeckis dans l'utilisation de la technologie à des fins scénaristiques. On voit avec grand plaisir Michael J.Fox dans son dernier grand rôle, à la fois touchant dans sa relation avec sa femme disparue, et volontiers roublard, car il peut communiquer et voir les esprits ce qui permet d'arnaquer des pseudos-victimes d'effets surnaturels. Il y a le plaisir de croiser R.Lee Ermey reprenant en fantôme son rôle dans Full Metal Jacket en clin d'oeil, le très bon Jeffrey Combs et Trini Alvarado, une étonnante sosie de Andie McDowell.
Comme je le disais, Fantômes contre Fantômes a été un excellent terrain d'expérimentation pour Peter Jackson, à manipuler les effets spéciaux avec talent, notamment les esprits par transparence ou une scène forte où la Mort rase les murs, ce qui leur donne un aspect déformé. Avec le recul du temps, on peut dire que ces effets ont vieilli, ou s’accommodent assez mal avec la superbe copie du film, où les défauts n'en ressortent que davantage.
Bien que j'aurais aimé encore plus de folie, c'est un très bon film, très riche sous son apparente simplicité, à la mise en scène parfois inventive (toute la partie à l'hopital), et même si ça sera un échec commercial, il garde néanmoins, à raison, un aspect culte mérité.