Comic Ghost

Quatre ans après Braindead, illustre comédie horrifique, Peter Jackson remet le couvert avec Fantômes contre fantômes, qui n'aura pas la postérité de son aîné, mais qui reste un très bon divertissement.

Fantômes contre fantômes souffre d'un défaut du à son époque : tandis que Braindead basait ses effets spéciaux sur du maquillage et des dizaines de litres de faux sang, Fantômes contre fantômes fait appel à des effets visuels plus techniques, moins organiques, tels que des formes humaines émanant des murs, des fantômes qui vomissent par les oreilles ou un prototype de détraqueur. Pour 1996, les effets spéciaux sont très réussis (c'est toujours mieux que Casper), mais ils vieillissent plutôt mal (alors que le budget est 9 fois supérieur à celui de Braindead).

Fort heureusement, la réalisation de Peter Jackson pallie ce problème. Il fera assez peu appel aux effets spéciaux, excepté les fantômes qui eux sont vraiment crédibles, et utilisera quelquefois la vue subjective, plus immersive, et c'est d'ailleurs là-dessus que le film est introduit.

Le scénario, malgré sa simplicité et peut-être un petit manque de surprises, est très efficace. En fait, Fantômes contre fantômes est indissociable de ses antagonistes, les personnages les plus charismatiques, qui ajoutent une vraie touche déjantée au film. Sans leurs interprétations démesurées, il manquerait vraiment quelque chose au casting, car les personnages principaux sont plutôt impersonnels, ne brillent jamais vraiment (même Michael J. Fox, bien que ça me déplore de l'admettre...).

Ce film ne plaira pas à tous à cause de son humour (l'agent du FBI ressemble à tout sauf
à un agent du FBI), son sur-jeu volontaire et ses gags cartoonesques, qui sont un peu le propre des comédies de Jackson.

Bien qu'il soit une comédie horrifique sympathique, Fantômes contre fantômes reste en dessous de Braindead, qui était bien plus fou et abouti ; comme il s'agit d'une grosse production, je pense qu'il vise un public plus large, ce qui explique pourquoi il prend moins de risques qu'avec des productions comme Bad Taste. Heureusement qu'on y retrouve tout de même un peu de la folie qui émane de l'esprit de Peter Jackson.