Fahrenheit 9/11 par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Chacun se souvient de l'élection truquée qui propulsa en 2000 le président George W. Bush à la tête de la plus grande puissance mondiale. Les conséquences de la politique menée par une administration pervertie et impressionnante de puissance sont alors considérables. Ce président sans envergure et à la merci de son entourage va alors pousser son pays et le restant de la planète vers des conflits fabriqués de toutes pièces comme la guerre en Irak, sans oublier les concessions faites à l'entourage de Ben Laden au prix de liens financiers énormes et malgré le terrible drame du World Trade Center. C'est une virulente analyse de cette Amérique gangrenée par les puissances monétaires et rêvant de tenir la planète à sa merci qui nous est offerte dans le but de délivrer au monde l'angoissant message des conséquences désastreuses de cette hégémonie.


Ces fameuses élections présidentielles de 2000, tristement célèbres par les magouilles, vont être le point de départ de cette période au cours de laquelle va se durcir la politique hégémonique des Etats-Unis dans le monde. Michael Moore va nous disséquer les mécanismes diaboliques et inhumains que perpétue le président George W. Busch, véritable marionnette aux mains des plus grands lobbies capitalistes prêts à toutes les compromissions afin d'assouvir leur appétit féroce de dollars. Malgré leur puissance, les Etats-Unis restent un géant aux pieds d'argile lorsque, dans le noir le plus complet, le réalisateur nous fait entendre le bruit effrayant de deux avions percutant les deux tours symboliques de la puissance planétaire de l'Amérique. Malgré ce drame, les victimes, les traumatismes vécus par la population et le monde entier, cet évènement va passer au second plan. Il sera en fait traité avec une extrême indulgence envers Ben Laden et son clan, argent oblige, afin de se lancer dans une guerre en Irak pour un faux prétexte et dans le but de contrôler les richesses de ce pays sous le regard d'une population littéralement manipulée par les manias de l'administration Bush qui font de cette Amérique le pays le plus endetté de la planète. On ne peut alors que se remémorer l'histoire de cette nation dont les différents chefs d'état et leur administration tentèrent d'étendre leur hégémonie et échouèrent comme à Cuba et au Viet-Nam ou réussirent comme au Chili notamment. L'Irak semble être le piège dans lequel est tombé George W. Bush parti pour une guerre éclair qui s'enlise et tue à foison des milliers de soldats américains et de civils.


Ce film fort bien réalisé par Michael Moore est un véritable cri d'alarme afin d'ouvrir les yeux des américains et du monde entier sur l'état de son pays régnant en maître sur le monde. Malgré son surnom de pays de la liberté, il passe allègrement au-dessus de toutes les lois les plus fondamentales établies afin de respecter un équilibre mondial que ce soit sur les plans humanitaires, économiques, écologiques ou autres. C'est vrai que le réalisateur qui a rencontré les pires difficultés pour réaliser son film et le distribuer, essaye et réussit à nous démontrer la justesse de son point de vue sur cette question. Pour cela, il n'hésite pas à entrer dans des détails qui peuvent paraître confus. Toutefois, il ne se contente pas d'informer les spectateurs, il les fait réfléchir et participer afin que chacun s'interroge sur le devenir de ce pays et des conséquences de son action sur le monde entier. Bien sûr, nous savions déjà beaucoup de choses dans notre pays ou l'information circule plus librement qu'aux Etats-Unis et c'est peut-être pour cela que cet exposé peut parfois lasser les spectateurs que nous sommes. Par-contre, il est certain qu'en Amérique, une telle oeuvre permet d'informer les citoyens "drogués" par la désinformation organisée par les médias aux mains d'une administration omniprésente.


Cette oeuvre est parfois difficile à aborder, toutefois il a le mérite d'exister et d'apporter un vibrant témoignage sur les conséquences d'une politique détruisant le monde petit à petit au prix de terrribles compromissions et de savants mensonges. Michael Moore est peut-être une super star dont le style contestataire parfois excessif peut gêner à juste titre beaucoup de monde, néanmoins ce film a l'extrême mérite de réveiller les consciences et de nous montrer les dessous d'une hégémonie déferlante, sournoise et programmée.


Ce film a obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes 2004.

Grard-Rocher
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le 31 mai 2013

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