Cabane, embuches, mais pas en bois.
Qu’est ce que vous voulez que je lui reproche de particulier à ce film ? D’être un “remake“ ? D’être un “reboot“ ? De vouloir s’inscrire dans une franchise culte à l’époque du cynisme et de l’indigence artistique et ainsi glaner dollars et fans crédules au passage ?
Faudrait vraiment avoir du temps et la naïveté de croire que ça surprendra encore quelqu’un.
En fait il y a bien quelques trucs à redire, du genre pas bien original et j’allai dire un peu inhérent au genre : une pincée d’incohérences, des personnages stupides qui ne suscitent pas un poil d’attachement, et un petit manque d’envergure.
Ouais bon, les mécanismes scénaristiques sont aussi fins qu’un prétexte de dragueur pour aborder une demoiselle en boite.
Ok on a envie de claquer tous ces espèces d’abrutis qui font exactement le contraire de ce que le minimum syndical d’intelligence dicterait au premier consanguin de ne pas faire ; et que lui au moins ne ferait pas.
Effectivement ça cherche pas à voir plus loin que le bout de son nez tout ça.
Mais !
Qui reprocherait à Alvarez sa direction artistique incluant couleurs poisseuses, bois pourrissant, brume épaisse et musique à base de chœurs d’outre tombe ? Comment ne pas saluer une démarche consistant à éviter l’humour référencé lourdingue ou la postiche du matériaux original, échappé d’un contexte bien particulier ? Devrait on lui décerner une médaille pour ses partis pris relativement rares : pas (ou peu) de CG et des effets gores en dur, sans parler des litres d’hémoglobine ? Serait-il possible de lui en vouloir pour avoir osé quelques plans surprenants ?
Tout juste peut on chipoter en regrettant encore une fois l’amalgame peur/effets choc, tellement dans l’air du temps.
Au milieu de toutes ces bouses à la Paranormal Activity et autre fonds de foutage de gueule, je vois pas pourquoi en 2013, face à un film certes frontal mais franc du collier, on ne saluerait pas un effort d’une heure trente plus qu’honnête dans son genre.
Non Raimi, tu n’es pas sans famille.