Un documentaire assez artisanal mais qui a le mérite de dénoncer une tendance très réelle aux Etats-Unis comme en France, dans une moindre mesure.
Sous le couvert de belles et nobles idées démocratiques : lutte contre le racisme, les inégalités en tout genre, l’abus de pouvoir, une milice d’étudiants instaure une dictature dans l’Université d’Evergreen.
Humiliations publiques au nom de la morale, censure de la parole au nom de la liberté d’expression, utilisation de la violence, quitte à essayer de la susciter chez l’adversaire, au nom de la non violence, l’esprit « progressiste » n’est pas à un paradoxe près.
Une bande de vulgaires guignols composée de sous-doués sème la terreur au sein de l’Université et dessine les contours du nouveau totalitarisme en train de naître dans les démocraties. A sa tête, on trouve un homosexuel noir ( et oui, je n’use pas des périphrases et euphémismes de bon ton car pour moi, être noir n’est pas une tare et un homosexuel n’est pas forcément « gay » …) en mini short, aimant afficher sa sexualité en tortillant du bassin ou la lesbienne ( et oui, je n’utiliserai pas non plus les sigles ridicules qui fleurissent partout, , les LGBTI ne passeront pas par moi ( je rajoute en décembre 2021 : "LGBTQQIP2SAA" car le ridicule n'a pas de limite...) tatouée et couverte de piercing, aux cheveux à la couleur improbable, qui espère l’élimination ( ?) des brebis galeuses qu’elle déshumanise -comprendre les profs normaux, non violents, non racistes - après les avoir fragilisés en hurlant à leur démission .
Voilà donc une illustration des dérives de la bien-pensance, de l’égalitarisme aveugle et fou, de l’inclusion aberrante. Elle commence par une obligation de se présenter en affichant ses appartenances sexuelles ( qu’on trouve déjà en France dans l’adoption de plus en plus répandue de l’écriture inclusive qui au nom de l’égalité souligne, donc stigmatise , le sexe) et mène à un filtrage des entrées batte de baseball en main. Lors des AG, on exclut et on empêche de s’exprimer toute personne qui aurait un peu de bon sens en le traitant de fasciste, comme ce prof…juif … qu’on poussera à la démission ou comme lors de ces dernières AG dans les facs françaises où on a traité de fasciste…un noir …
Le mécanisme de cette chute dans la folie est assez bien rendu et révèle la responsabilité des professeurs et de la direction qui a conduit à ces excès. Parce qu’on ne veut pas être accusé de racisme, puisqu’on ne l’est pas, parce qu’on veut laisser la parole à tout le monde ( exercer la censure ? Quelle horreur !) , parce qu’on veut accepter tout le monde, même les bas du plafond et les haineux, on laisse faire et on cautionne et soutient par là même cette dérive de la démocratie.
La scène montrant le président de l’Université est édifiante : il cherche à calmer les tensions mais est humilié, sommé de mettre ses mains le long du corps sous prétexte que ses gestes peuvent être ressentis comme une agression, une violence faite aux faibles par celui qui détient le pouvoir , et... il obéit !


Quitte à passer pour une facho-bobo-intello-catho de droââââte (c’est sur SC que j’ai reçu ces qualificatifs se voulant ostracisants) j’userai de mon droit de veto envers tout progressiste qui voudra venir polluer mon fil. Ils hurleront à la censure, mais ce reportage nous prouve qu’il faut savoir parfois user de sévérité pour que la bêtise ne triomphe pas…
Une citation de Cortès me semble bien résumer tout cela :
« Voilà toute ma doctrine : le triomphe naturel du mal sur le bien et le triomphe surnaturel de Dieu sur le mal. Là se trouve la condamnation de tous les systèmes progressistes, au moyen desquels les modernes philosophes, trompeurs de profession, endorment les peuples, ces enfants qui ne sortent jamais de l'enfance."


(Merci à CroMagnon – qui ne répond à aucun des qualificatifs cités précédemment ;-)- de m’avoir conseillé ce reportage !)

jaklin
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le 4 janv. 2020

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jaklin

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