... Et mourir de plaisir par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Nous voici transportés par Roger Vadim adaptant à l'écran une nouvelle assez irréaliste et morbide de Sheridan Le Fanu: "Carmilla" .
Nous sommes dès l'arrivée de Georgia les témoins de l'étrange comportement et de la métamorphose de Carmilla, jolie créature énigmatique à souhait. La jeune femme vit au sein de la région romaine dans un château en compagnie de son cousin Leopoldo, le fiancé de Georgia. Tous deux sont issus d'une famille de vampires.

C'est alors que Camilla va devenir, jusqu'à s'y tromper, le reflet parfait de Millarca, son ancêtre dont un fastueux portrait ne cesse de l'interpeller. Sommes-nous, avec Carmilla, dans un univers de réalité ou dans une phase de mimétisme?
Les interrogations et les énigmes se succèdent surtout lorsque des roses rouges dépérissent bizarrement entre les mains des deux femmes ou lorsqu'elles apparaissent dans des lieux où leurs terribles cauchemars restent gravés.


Est-ce une coïncidence ou une réalité lorsque Carmilla se retrouve, par un malheureux hasard, clouée au sol, transpercée par un pieu tombé accidentellement sur elle, tel le châtiment infligé aux vampires?


Rarement ce style de sujet fut abordé dans le cinéma français surtout à cette époque et Roger Vadim décide de se lancer malgré tout dans cette aventure. Je dois avouer que le résultat est plutôt convaincant pourtant il est fort regrettable que cette œuvre reste l'une des moins connues de ce réalisateur.
Cela peut être dû à ce sujet inattendu et surprenant dont le réalisateur n'était pas coutumier. Et pourtant nous arrivons avec cette aventure mystérieuse à un curieux mariage entre beauté des images, mise en scène sophistiquée, intrigue surprenante et subtile. Tout ici rappelle le sang par les couleurs utilisées afin de mieux symboliser les cauchemars et l'aspect inquiétant des personnages de cette histoire.


Pour mieux illustrer l'intrigue, je voudrais insister sur la prodigieuse bande originale du talentueux Jean Prodromidès qui nous offre une musique majestueuse et très descriptive, ce qui constitue un élément essentiel à l'atmosphère troublante de ce film. Les interprétations d' Annette Stroysberg dans le rôle de Carmilla et d' Elsa Martinelli dans celui de Georgia sont fort convaincantes tout comme celle de Mel Ferrer dans le rôle de Leopoldo.


Personnellement je n'ai jamais été un inconditionnel de Roger Vadim car son goût pour l'esthétisme l'emportait sur l'intrigue, toutefois je fais exception pour ce film presque tombé dans l'oubli et c'est un peu dommage.


C'est pourquoi je suis heureux de vous le faire découvrir car si par hasard vous avez le bonheur de le voir à l'affiche n'hésitez pas, allez partager la dure vie de vampire parsemée d'intrigues et de doutes avec Carmilla. Elle vous séduira peut-être.


Bande originale du film composée par Jean Prodromides:
https://www.youtube.com/watch?v=LRJXD_fP61w


Ma note: 6/10

Créée

le 10 mai 2013

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