Visionnage compliqué pour ce collosse de 3h36 en version longue sous titre anglais, dans le but d'en proposer un commentaire dans mon dossier sur le cinéma des 1960's.


Le film commence de façon cryptique et prometeuse avec des cadrages originaux, très obstrué, décadré et profitant du cinémascope pour des plans large ambitieux. La lumière n'est pas en reste avec un noir et blanc malmené, souvent saturé avec des blancs cramés et avec beaucoup de grain qui donne quelque chose à l'image.


L'histoire fait s'enchaîner passé et présent en les entremêlant (lors du match de rugby ou lorsque les personnages du passé contamine le présent vers la fin) et avec une forte fréquence.


Les moments de présent sont complexes, on peine à comprendre ce que font les différents personnages mais on ressent des choses: de la sensualité ultra travaillé sur la forme avec la jeune étudiante et une forme de folie galvanisante avec le jeune poète pyromane les deux fusionnants pour atteindre une energie quasi parfaite dans la meilleur scène du film où ils font jouer à leur imagination un rapport sexuel et un accident en courant et criant sous un pont.


Seulement cela se gatte avec le passé, plus complexe traitant de la relation d'un anarchiste avec 3 femmes en n'étant jamais très clair sur ce qu'il évoque (la révolution, l'émancipation féminine ou l'amour libre sont posés mais jamais très devellopé à cause de discours un brin pompeux, les raisons de l'échec de la relation amoureuse sont difficile à poser) et en ayant un rythme bien moins puissant nottament avec la disparition de la musique un brin rock qui dynamise le présent. Côté image on est encore une fois sur quelque chose d'assez beau avec des moments où l'histoire sort un peu du lot avec une scène de rupture plutôt forte.


Seulement au bout de deux heures, lorsque je suis assez rentré dans le film pour en percevoir les qualités et le début de quelques défauts (relation amoureuse interminable, la moins bonne partie sur le passé prend beaucoup plus de place que celle sur le présent à coup de bloc de 40 min), il y a un entracte et je prend entre 30 min et 1h pour manger un peu et me demander vers quoi ce la va évoluer.


Ce que j'ignore c'est que je me dirige vers ce que le métrage a de pire à proposer, la partie Eros (assez ténu puisque l'imagerie la plus sensuelle vient du présent et ne dure que quelque minutes) est terminée et on rentre dans la partie massacre, 1h36 d'implosion fade et sans empathie du groupe amoureux avec 3 séquences de meurtres fantasmé qui - en dehors du premier long mais à l'imagerie un peu travaillé - sont d'une lenteur exaspérante surtout quand on ne fait pas la différence entre 2 des femmes de Osugi qui ont été à peine présenté et qu'on ne capte pas que le protagoniste du passé n'est absolument pas mort tué par une de ses compagnes ce qui fait qu'on assiste à un balet absurde où un homme se perd dans sa maison labyrinthique, fait le mort et rescussite tandis que tous débite des locutions incompréhensible (l'anglais joue aussi) sur l'amour et sur la mort.


Le présent, à l'aspect quasi reflexif avec son studio de cinéma, est contaminé par le pendant autodestructeur du passé ce qui amène à des situations complétement incompréhensible jusque dans le final.


On arrive à la fin, un peu dépité, un peu trahi avec le sentiment que malgré une esthétique qui peut impressioner certains, on a quelque peu brassé du vide et été trahi sur la promesse du titre en contemplant cette masse de près de 4h.


Créée

le 21 nov. 2022

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KumaKawai

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