La maladresse et les perles

Il faut le dire, le film n'est pas très bien mené. Il souffre d'un problème d'adéquation entre le fond et la forme. Comment parler du tournant professionnel d'une personne, de ses prises de décisions, de ses doutes, de ses réflexions, de ses aller et venus dans une forme aussi expéditive que celle-ci ? Les scènes sont pour la plupart brèves, pour ne pas dire baclées, et le rythme global souffre d'une rapidité excessive qui nuit à l'histoire et à sa crédibilité. On se croirait par moment dans un mauvais téléfilm : les lieux et les scènes se mutiplient, les dialogues sont par trop dogmatiques et les personnages en deviennent vides ; ils ne sont plus que de simples fonctions venant répondre aux besoins du scénario. L'idéalisation du monde de la danse et des relations humaines n'aide pas. On a du mal à croire à ce que vivent les personnages et rien ne vient raviver la tension dramatique : un élément perturbateur au début et c'est tout. Toutefois, il faut le reconnaître, plusieurs épisodes sont de véritables moments de grâce et élèvent dratisquement le niveau de ce film. Les scènes de danse frôlent la perfection, tant au niveau de la chorégraphie qu'à celui de la réalisation, et l'on pourra apprécier ici ou là de petites pépites dans cette salve superficielle qui nous feront mourir de rire ou d'émerveillement. Dommage que tout le film ne soit pas de cette qualité.