Bel hommage aux salles, qui fourmillent d'envies, mais qui se perd en chemin.

Sam Mendes nous présente son nouveau projet, après son détour chez James Bond, puis sa plongée dans les tranchées avec "1917". Cette fois, nous allons parler de romance impossible, dans l'Angleterre Thatcher et des problèmes sociaux qui en découlent, tout en nous parlant des salles obscures. Tout un programme donc, mais est-ce réussi ?


"Empire of Light" qui fascine autant qu'il nous laisse de marbre. D'une maîtrise visuelle indiscutable, avec une Olivia Colman éblouissante. Le film se perd cependant dans son trop-plein d'idées pour ne pas savoir en tirer l'émotion sous-jacente.


Il est indéniable que le dernier film de Sam Mendes possède une maîtrise visuelle indéniable ! Au travers de plans teintés d'une certaine mélancolie, accompagné d'une bande originale assez sobre, le film nous emporte dans sa technique ! Magnifier le cinéma, et en particulier la salle de cinéma. Voilà ce que la caméra va s'attarder à nous montrer ici, où Mendes pose une réflexion sur l'avenir de ce média, à l'image de ce cinéma britannique en sursis : l'Empire. Davantage une ode aux salles obscures, le métrage nous parlera tout de même du 7e art, notamment au travers de scènes touchantes.


Plus qu'une lettre d'amour au cinéma, et une réflexion sur un média en pleine remise en question. Ces deux thématiques ne seront qu'une partie du métrage, bien que la caméra nous ramènera toujours aux fauteuils rouges confortables, à cette salle obscure, à une salle de projection où au travers de toute une machinerie, le rêve se matérialise avec une simple étincelle !


Si le film est d'une maîtrise visuelle impeccable. Les choses se gâtent un peu plus lorsque l'on aborde les sujets de fonds... Notamment sur la charge émotionnelle qui s'en dégage.


Car si Olivia Colman est une nouvelle fois éblouissante dans ce rôle qui nous montre une belle étendue de son jeu. Mais le métrage a un appétit sans doute un peu trop grand pour réussir à bien gérer l'ensemble. Sam Mendes nous parle de ses souvenirs adolescents, et notamment de sa mère autour du personne d'Olivia Colman. Et si ce sujet est passionnant, le film ne s'arrêtera pas là, en s'attardant également sur une touchante romance impossible qui prend le temps d'évoluer et qui aurait pu être encore davantage émouvant.


Mais les sous-textes sont légion ici ! En effet, le scénario va également aborder des sujets de sociétés, comme la montée du racisme sous l'Angleterre de Thatcher qui ne survient qu'à de rares moments et ne font que peu d'effets. L'on ouhaite aussi parler de schizophrénie, et cela, de manière assez maladroite, pour ensuite rebondir de nouveau sur la question du cinéma, de la salle et de l'impact d'un visionnage sur ses spectateurs. Autant de sujets qui sont intéressants, mais que le métrage à du mal à faire évoluer de manière égale.


En conclusion, "Empire of Light" est un joli hommage aux salles obscures et aux souvenirs adolescents qui les traversent. Porté par une Olivia Colman impressionnante et une réalisation millimétrée, le film perd cependant en émotion. Dans un trop-plein d'envies qui n'arrive pas toujours à éclore correctement.

Julien_Levallois
7

Créée

le 6 mars 2023

Critique lue 3 fois

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