Elysium, Elysium saute moi au cou...
Ce qui est encore plus horrible qu'Hollywood forçant des réalisateurs à refaire leurs propres films, c'est quand un réalisateur le fait sans avoir été forcé.
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans Elysium, une variation, une upgrade de 115 millions de dollars de District 9. On y retrouve les mêmes favelas, les populations appauvries, le même espoir de retourner un jour sur une terre promise en orbite ou au moins en stratosphère.
Jusque la ca ressemble à de l'obsession thématique mais quand le "character development" de Matt Damon s'avère être la copie conforme du héros de District 9, on se demande si Blomkamp n'est pas à court d'imagination.
Reste néanmoins que de parler d'inégalités, de sécurité sociale, de travail compétitif menant à la mort devant des actionnaires sans aucune considération pour l'humanité, est cent fois plus intéressant que de parler d'Apartheid, sujet malgré tout politiquement correct.
Pour le reste, Elysium n'est qu'un divertissement sans grande ambition, avec une cohérence de design parfaite, sur lequel on s'étonne de voir un Matt Damon plutôt à l'aise.
Même si bien évidemment, en deça d'un Sharlto Copley qui mène le show a chacune de ses apparences mémorables avec son accent à couper au couteau et ses doigts d'honneurs tombant toujours à pic.
Les scènes d'actions ne sont peut être pas toutes grandioses (celle du crash du vaisseau demeure frappante) mais l'esprit est honorable, alternant morts à la Verhoeven et detresse nihiliste perpetuelle à la Peckinpah.
Dommage pour autant que Blomkamp l'ait écrit seul.
Le mythe de l'auteur réalisateur à Hollywood vient d'en prendre un coup.