Un « blockbuster engagé » par le réalisateur de « District 9 » : avouez que cela avait de la gueule. Hélas, loin d'être déshonorant, le résultat est en-dessous de nos espérances. Pourtant cela démarre fort : décors, mise en scène, propos... On n'a qu'une seule envie : que cela dure le plus longtemps possible. Mais très vite, Neill Blomkamp semble rattrapé par la réalité financière du gros divertissement à l'américaine : beaucoup d'action, de technologie et du coup une réflexion passant au second plan. Attention, cela ne veut pas dire pour autant que l'on s'ennuie. Le résultat est plutôt rythmé, nous en met souvent plein la vue, sans oublier une musique omniprésente mais très efficace.
Reste que le récit s'avère globalement assez prévisible, avec ce que cela implique de bons moments, mais aussi de facilités et de lourdeurs, notamment à travers une caméra bougeant parfois beaucoup trop. Après, « Elysium » ne perd jamais totalement de vue sa dimension « sociale » et peut se targuer de quelques bons personnages ainsi que d'une solide interprétation (la toujours très classe Jodie Foster et Sharlto Copley en tête), ce qui nous permet de le suivre avec un minimum d'intérêt jusqu'au bout, d'autant que le film n'est pas sans quelques idées bienvenues. Reste qu'après une première œuvre vraiment prometteuse, on attendait plus d'un réalisateur qui, sans être broyé par la machine hollywoodienne, y a quand même perdu un peu de son âme...