Parcours par chœurs.
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Une journée comme une partie d'échecs où tout est déjà joué, où les pièces sont de porcelaine et la colère aérienne ; une journée dont on sait comment elle finira et dont on observe le banal mécanisme se mettre en place. La violence comme état, le déplacement comme poésie, le milieu comme corps dans lequel résonnent chaque son, chaque pensée, chaque habitude.
Le mouvement est froid, accompagne un objectif, un fait : la violence. On sait comment, quand, où ; on ne peut pas savoir pourquoi, et pourtant un trajet se dessine peu à peu. Alors que les bruits de pas, de voix puis de tirs sont l'écho de l'angoisse grandissante et silencieuse du spectateur, on le laisse devant un puissant constat : si le dernier son, la dernière image ne nous disent rien de qui subira le am, stram, gram mortifère en premier, c'est que la réponse est sans enjeux : ils mourront tous, peu importe dans quel ordre. Car la violence de cette journée est un fait dont le parcours est déjà tracé.
Léo Ferré, dans sa chanson La Mémoire et la Mer, m'a fait penser à Elephant :
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Le ciel, l'école, la fragilité d'un microcosme où un orage aura vite fait d'éclater.
Créée
le 13 sept. 2016
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