'Dunkirk' est la première œuvre véritablement oubliable de Christopher Nolan.
Plutôt qu'un film de guerre historique, le réalisateur a fait le choix surprenant d'un survival au suspense artificiel. Violons au rythme agressif, regards inquiets vers le ciel, morts innombrables : ce n'est pas le récit, mais bien la mise en scène seule qui crée un sentiment d'urgence perpétuel pendant tout le film. Certes, la photographie est magnifique et la partition de Hans Zimmer est efficace, mais une fois les ficelles identifiée, le spectateur se désintéressera progressivement de la survie des différents personnages, n'y voyant plus que des acteurs sous-exploités uniquement destinés à stimuler des émotions basiques.
C'est particulièrement dommage, dans la mesure où les enjeux de l'opération Dynamo offrait également un contexte de tension immense. On ne se rendre jamais compte de l'ampleur de l'opération (400 000 soldats acculés à Dunkerque), le film évoquera à peine le sacrifice de l'armée française et la narration particulière du récit ne permet pas de comprendre le déroulé des opérations (le dogfight est illisible).
Paradoxalement, c'est le choix de narration qui apporte au récit son principal intérêt. Toujours fasciné par l'écoulement du temps après 'Memento', 'Inception' et 'Interstellar', Christopher Nolan propose cette fois-ci 3 récits racontés simultanément, mais à l'action étirée sur 3 période de temps différentes. Il en résulte beaucoup de confusion (lorsque nuits et jours se succèdent sans logique entre deux plans), mais le point de convergence des trois récits est plutôt réussi.