C'est un peu un réflexe, mais quand on touche à nos jouets d'enfant, on a tendance à montrer les crocs. C'est bête mais c'est comme ça. Faut pas nous en vouloir, mais c'est qu'on devient méfiant à la longue. Rappelez-vous John McClane, Predator, Alien, Mulder et Scully, et j'en passe. Donc forcément, quand on nous fait le coup des retrouvailles entre Jim Carrey et Jeff Daniels, vingt ans après leurs premiers exploits, on a franchement peur qu'ils soient définitivement trop vieux pour ces conneries.

La bonne nouvelle, c'est que non, même si le temps a passé, même si chacun est passé à d'autres registres, leur connerie leur va toujours bien au teint. Et spécialement à Carrey, toujours aussi déjanté, déglingué, taré, si ce n'est plus, les rides rendant les grimaces et le personnage encore plus flippant. Jeff Daniels n'est bien entendu pas en reste, même si je le trouvais personnellement plus touchant dans le premier et un peu moins mongolito.

L'esprit est donc toujours là et les deux abrutis fidèles à eux-mêmes, cette suite tardive ne sombrant à aucun moment dans ce cynisme plombant la grande majorité des épisodes sur le retour, bouffis d'autosatisfaction et convaincu de casser la baraque sans se fouler. Dieu merci, "Dumb and dumber De" est drôle la majeur partie du temps. Il y a bien quelques gags qui passent moins, qui explosent en plein vol, mais pour le reste, c'est la grande poilade. A condition bien sûr d'être friand de cet humour absurde, débile et crado typique des frangins Farrelly, mais ça, vous le saviez déjà.

Subsiste cependant un problème qui empêche cette suite de décoller réellement: son scénario. Passe encore que la mise en scène des Farrelly ne casse pas trois touches de xylophone, on n'est pas chez Scorsese, et du moment que le rythme fonctionne, on est content. Mais que le script soit aussi feignant, se contentant de calquer celui du premier, ça passe déjà moins, privant ainsi ce nouvel opus d'une véritable identité.

La catastrophe est donc évitée, "Dumb and dumber De" remplissant bien sagement son but premier: faire rire sans trahir l'esprit. Dommage cependant qu'elle soit aussi dépendante de son illustre modèle.

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le 23 déc. 2014

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Gand-Alf

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