5 ans ont passés depuis la révolution apportée par Harold. La chasse aux dragons ne pouvant plus être un sport national, les vikings ont trouvé un nouveau moyen pour prouver leur valeur : la course à dos de dragons ! Au grand dam des moutons… On retrouve ainsi les jeunes dresseurs arrivés au meilleur de la jeunesse, plus confiants tout en ayant conservé leur nature (une évolution que n’avait pas vraiment réussie « kung fu panda 2 »), chacun éprouvant à sa manière le passage à la maturité, et les hormones qui s’agitent...
Ainsi fidèle à lui-même, Harold ne participe pas à ce divertissement populaire et préfère explorer en compagnie de Krokmou les étendues inconnues qui s’offrent à lui. Le jeune héros est de retour, plus épanouit et plus entreprenant, avec de nouvelles inventions : une épée de feu et un équipement pour voler ! Même si pour ce dernier la sécurité n’est pas parfaitement au point… Un nouveau sujet de désaccord l’oppose à son père, ce dernier voudrait en effet qu’il lui succède à la place de chef, mais Harold ne se voit pas à cette place car il ne pense pas en avoir les capacités. En fait Harold se cherche encore, une des raisons qui explique ses voyages en solitaire. Mais ses explorations vont l’emmener à affronter malgré lui ses responsabilités. Le village de Berk n’est en effet pas le seul à avoir dompté les dragons, et tous les hommes ne sont pas dotés de bonnes intentions. Harold va de nouveau être confronté à la haine et tenter d’apporter la paix, mais sa foi et son courage suffiront-il ? Tandis qu’un prochain événement va profondément chambouler le jeune viking, ainsi que son Stoïk de père.
La question qui est sur toutes les lèvres : cette suite fait-elle partie de celles qui déçoivent ? Réponse nuancée. Il n’y a certes pas le même vent de fraîcheur apporté par le premier, et ce deuxième opus se révèle moins inventif. Difficile de faire autrement, mais peut-être les créateurs auraient-ils pu faire d’avantage d’effort. Le rythme est assez lent dans sa première partie, et s’appesantit pas mal sur les retrouvailles avec la mère, une idée avec laquelle j’ai assez de mal. C’est un artifice que l’on retrouve souvent dans les suites : faire surgir un élément du passé pour ébranler le héros. Outre cet élément, il a fallu que la mère ait, comme par hasard, su dompter les dragons. En y réfléchissant, on peut certes trouver quelques éléments pouvant le justifier : sa mère était une pacifiste, et ce trait de caractère aurait été transmis à son fils, qu’il aurait développé, ne pouvant comme ses semblables faire étalage de sa force physique. Reste que je trouve l’idée assez artificielle. Ce qui n’empêche pas ces retrouvailles d’être assez émouvantes. Je sentais la déception poindre le bout de son nez mais le film se rattrape par la suite et contient suffisamment de bonnes idées pour compenser ce point.
L’image reste très belle mais je n’ai pas réussi à être autant émerveillé. Pourtant quand j’y repense elle ne manque pas d’atout, comme les vols majestueux de dizaines de dragons colorés dans l’antre de glace. Images magnifiques mais aussi féériques, comme la scène dans une grotte ou, par des gestes de Valka, chaque dragon ouvre sa gueule enflammé les uns après les autres.
L’humour est toujours très présent sans en faire des tonnes, ni être trop enfantins. Paradoxalement, « dragons 2 » est aussi en quelque sorte plus sombre. J’aimerais ainsi saluer la décision audacieuse des scénaristes pour un événement que je ne spolierais pas, d’autant plus quand on sait à quelle partie du public il est en grande partie destiné. Les funérailles étaient vraiment touchantes.
Côté action, « Dragons 2 » est également plus fourni sans non plus miser l’essentiel dessus comme c’est trop souvent le cas. Le film s’aventure donc plus loin côté épique, comme le paragraphe suivant va le démontrer.
Harold se retrouve face à un ennemi, Drago Malefoy, heu points sanglants, qui éprouve une haine compréhensible envers les dragons, mais qui agit également par désir de domination. Et il va apprendre à ses dépends qu’il existe des individus qui ne peuvent être raisonné. La maîtrise de Drago de ces créatures s’avère supérieure à celle de Berk et brisera le lien pourtant solide qui unit les dresseurs à leur monture. Les héros se retrouvent alors désemparés face à la puissance de l’ennemi, privés de leur force, sous le coup de leurs pertes, la situation semblant être désespérée. Le moment est alors venu pour Harold de voir s’il a les compétences nécessaires pour protéger le village, et de trouver enfin sa place. Après un combat entre deux titans à en faire pâlir Smaug, l’affrontement s’achève dans un feu d’artifice final. Daenerys n’a qu’à bien se tenir !
Si la résolution est quelque peu moins intelligente et plus classique, la force de l’amitié face à la haine pure, l’intrigue n’est toutefois pas aussi manichéenne que l’on pourrait le croire, comme j’ai pu le lire sur quelques critiques. Si nous avons toujours les humains contre des dragons, l’on retrouve aussi des dragons qui affrontent d’autres dragons, et des humains qui se battent entre eux. Harold lui-même ressentira les effets de la haine. Et le film de rappeler que, si aujourd’hui les vikings de Berk sont copains comme dragon, il n’en a pas toujours été ainsi.
Si tout n’est pas parfait dans ce « dragons 2 », comme un rythme plus lent et une intrigue un peu moins intelligente, bien que toujours supérieur à la plupart des autres productions similaires, le film conserve malgré tout suffisamment des qualités qui avaient fait le succès du premier : une intensité rare pour un film d’animation familiale, de l’humour bien dosé et du grand spectacle. S’il n’arrive pas à la cheville de son prédécesseur, il n’est pas pour autant une suite décevante.