Ne soyons pas trop sévères quand même, Dragons 2 a un potentiel divertissant tout à fait à la hauteur de ses arguments. Les dragons sont toujours là, les différentes scènes de vol sont toujours grisantes, et le scénario, en plus de ménager davantage de passages épiques, a la bonne idée de développer les bases de son prédécesseurs sur l’organisation sociale des dragons et ici l’exploiter pleinement. Les scènes de bataille apportent largement leur quota de rebondissements, et on ne s’ennuie jamais avec un récit qui progresse sans arrêt. On relèvera le grand soin apporté à la facture technique, les décors sont impressionnants et le cadre toujours enchanteur, tout à fait propice à l’aventure enthousiaste. Alors, qu’est-ce qui cloche dans Dragons 2. Quelques petites choses ça et là qui parasitent un peu l’ensemble, et qui alourdissent le tout malgré les excellentes pistes (je pense à la mort d’un protagoniste principal particulièrement inattendue et réussie). Dans le scénario par exemple, les enjeux consistent ici essentiellement à retrouver Drago et son armée pour en finir une bonne foi pour toute. Mais chose curieuse, on ne nous dévoile jamais les origines de ce personnage, ni comment il a réussit à dresser (par la brutalité, il va de soi) le dragon lui donnant autorité sur les autres (il n’a aucun don particulier dans ce registre). Les liens familiaux d’Harold sont davantage explorés avec l’arrivée de sa mère, gardienne d’un nid de dragon et protectrice de l’alfa, créature millénaire défendant le nid. Mais les retrouvailles entre les deux parents donnent lieu à une séquence chantée dont on se serait passé volontiers (pas la peine de montrer que les vikings savent chanter pour montrer qu’ils ont des sentiments). C’est ponctuellement, par détail, que Dragons 2 déçoit. Tout comme le design de l’Alfa de Drago… pompé directement sur celui du nid. Dans le genre déception, elle est de taille. De même que l’issue de la bataille, où le gigantisme des créatures peine clairement à être mis en valeur, avant de conclure en une minute chrono la séquence (il est vrai que le protagoniste secondaire important meurt aussi à ce moment là, mais autant monopoliser l’attention sur son cas élude beaucoup l’impact catastrophique. Musicalement parlant, John Powell s’est surpassé, c’est la bande originale du premier, en mieux. Sauf pour un remix un peu électro totalement anachronique (qui ne doit même pas avoir été composée par lui) exploitée pendant les scènes de vol qui n’a rien à faire ici (un peu comme si d’un coup, on entendait du M83 pour créer du lyrisme). Encore un détail. Et on peut en citer encore (le combat final avorté, l’amitié plus forte que l’hypnose (ben voyons !)). A titre personnel, les enjeux de cette suite m’ont moins intéressé (étoffe d’un chef, découverte de caractères insoupçonnés dans sa famille) que ceux de son prédécesseur (amitié inter-espèce, évolution des mentalités, émancipation), qui se révélait ambitieux tout en respectant la carrure de ses personnages (modestes ou bourrins). Alors qu’ici tout le monde est bourrin pendant les combats, mais distingué limite poète pendant les séquences émotions. C’est ce dernier point qui fait la différente, les deux films étant qualitativement comparables. Cette suite est simplement plus hétérogène que son prédécesseur, en cumulant de bonnes idées (revirement de krokmou inattendu et dramatique) et les lourdeurs (la love story entre la blonde et le chasseur de dragon à base de « j’te kiffe ! »…) qui en amoindrissent la portée. Le film n’a pas enflammé la salle, mais bon, c’est tout à fait correct.
Voracinéphile
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le 13 juil. 2014

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