Spectaculaire mais frustrant

Dragons avait fait un joli effet sur le cinéma d'animation en 2010, chose d'autant plus remarquable qu'un certain Toy Story 3 trustait les classements des meilleurs films de l'année. Quoiqu'il en soit, le conte initiatique installait brillamment sa relecture, tout en permettant à DreamWorks Animation de signer son meilleur opus. Désormais seul à la manœuvre (Chris Sanders s'occupant des Croods), Dean DeBlois tente l'exercice périlleux de la suite.
Pendant plus d'une heure, ce deuxième opus fait un sans-faute. Il se connecte justement avec les enjeux du premier - le passage à l'âge adulte, les responsabilités à assumer - et fait grimper de plusieurs crans la prouesse technologique. En pleine possession de ses moyens, Dragons 2 offre une profusion de séquences absolument incroyables, élevant le spectaculaire à un niveau rarement atteint. Les passages aériens sont vertigineux, notamment dans les batailles (le plan-séquence va vous décrocher la mâchoire). Au niveau narratif, DeBlois prend des chemins imprévus afin de porter Harold et Krokmou au carrefour du destin, avec un paquet d'éléments pour gonfler la mythologie. Une véritable fiesta créative, émaillée de rebondissements maousses, qui a de quoi laisser exsangue...
Et c'est malheureusement le cas, puisque la dernière partie rentre dans le rang, ne délivrant qu'une résolution certes divertissante mais flemmarde. C'est même problématique puisqu'elle abandonne ses personnages à une destinée on ne plus traditionnelle (alors que le premier appelait à s'en émanciper). Cela donne une impression d'avoir ouvert le champ des possibles pendant 1h15 pour ensuite les refermer sèchement. Très frustrant.
Dragons 2 reste éminemment recommandable, pour quiconque a envie de se payer une folle escapade agrémentée de la dose d'humour requise. Si vous êtes un fan du premier, il n'est pas impossible que le spectacle vous régale. Il est cependant probable que son histoire vous laisse sur votre faim.