Dragons 2 par lhomme-grenouille

Bon bah ma foi c’est quand même pas mal du tout. Malgré tout, je ne le cache pas, j’avais beaucoup aimé le premier opus et je n’ai clairement pas retrouvé le même plaisir dans cette suite. Alors certes c’est encore une fois très beau techniquement et on retrouve cette petite audace dans le ton qui faisait tout le sel du premier opus et qu’il aurait été, à mon sens, une erreur de zapper pour cette suite. D’un autre côté, c’est aussi parce qu’il est sûrement moins audacieux que son prédécesseur qu’en fin de compte ce « Dragons 2 » m’a moins emballé. L’air de rien, il y avait une véritable tonalité moderne et revigorante dans le premier opus : on n’avait pas eu peur d’estropier physiquement le héros ; on l’a contraint à virer de position ; à s’opposer au père ; à remettre en cause le modèle viriliste ; à questionner réellement le rapport à l’altérité ; on avait même un semblant de personnage féminin qui daignait s’affirmer... Bref, il y avait une petite rudesse dans ce monde joyeux qui me plaisait bien. Pourquoi je parle autant du 1 alors que je suis sensé vous parler du 2, eh bien c’est justement parce que tout cela est là, mais sans qu’on ose réellement aller plus loin. Disons plutôt que le problème du film, c’est que cette audace est trop restreinte et trop timide par rapport au postulat du premier opus (OK, le simple fait d’introduire une jeune-fille qui puisse fantasmer sur de la belle plastique masculine, c’est une belle avancée par rapport aux princesses asexuées de d’habitude. C’est amusant, ça rafraîchit, mais c’est bien peu) En gros, la première heure se limite à de la simple démonstration technique qui met en place des éléments un peu trop redondants (même s’il y a quelques jolis plans, il faut bien le reconnaître) et j’avoue que ça m’a barbé toute la première moitié du film. En gros, il faut attendre la seconde moitié pour le film développe vraiment son intrigue et apporte de véritables atouts créatifs...

Alors certes, il y a quelques moments assez culottés...

...Mais en fin de compte tout ça reste un peu trop lissé à mon goût (et l’usage très pompier et outrancier de la musique en est pour moi une illustration assez malheureuse). En fin de compte on revient sur les bonnes vieilles valeurs, sur les bons vieux classiques, en reprenant finalement les éléments du précédent juste relookés mais sans rien apporter de véritablement neuf. Alors certes. Au final il y a quand même un savoir-faire, un beau spectacle visuel et un univers que je trouve éminemment sympathique. Mais ce que je regrette juste, c’est qu’en fin de compte tout ça est devenu un peu plus mainstream, un petit moins original, juste une simple mise à jour... C’est dommage je trouve, car d’une suite, personnellement j’attends surtout qu’on dépasse l’original, qu’elle libère les auteurs dans leur créativité et non qu’elle ne les fasse rentrer dans le rang...