Douleur et gloire, c'est un peu la Vie. On est tous à un moment donné jeté dans les bas ou perché dans les hauts. Et surtout on s'acharne quelquefois à piocher des plaisirs plus ou moins dangereux pour oublier que la Faucheuse nous prendra tous.


Magnifique ! A couper le souffle!


Et Banderas au sommet du sommet magnifié par ce génie créatif d' Almodovar. Banderas est un sacré acteur, il vit le truc d'une façon incroyable. Le double de Pedro.


Vivre ou mourir il faut choisir. Vivre pour créer, voilà une vérité. Dans ce film, les arts sont déifiés, tous les arts, tout ce que l'homme peut construire de beau pour oublier le funeste destin qui lui est proposé. Œuvre très littéraire, véritable récit, auto fiction, mises en abyme permanentes, le film est d'une richesse incroyable. Il y a une multitude d'autres histoires dans la grande histoire. Des petits riens qui font tout. Comme d'habitude le grand Pedro nous a fabriqué le même film peuplé de ses doutes, de ses failles, de son enfance, de ses combats. Quelle maîtrise, quelle virtuosité, quel souci du détail, tout se mélange avec des flashbacks judicieux devant nos yeux dans une ambiance douce amère, une mélancolie lancinante. La vieillesse est une infamie, on ne peut être et avoir été mais on peut renaître quelquefois en créant de la beauté source d'immortalité. Pedro si le cinéma pour certains c'est raconter une histoire alors tu en es le maître absolu. Et en même temps comme dirait l'autre, tu nous racontes notre histoire à nous tellement les images que tu nous offres sont immersives. Par petites touches tu nous fais rentrer dans ton monde. On peut tous se raccrocher à des degrés divers à des pans du drame, se lover au cœur de l'intrigue, parce que tu soulignes nos inquiétudes, nos hésitations, nos craintes quotidiennes de mortel. La vie est triste parce qu'elle va partir mais en attendant, qu'est-ce qu'elle est belle ! Il y a des travaux d'orfèvrerie qui subliment cette existence, ce film en fait partie. Mais il faut savoir le déguster tout comme on sirote un Chardonnay aux premiers beaux jours de l'été à la terrasse d'un café. On est très loin des insipides Blockbusters sans âme ou des séries à répétition si monocordes. Almodovar nous bouscule,nous aiguillonne, nous fait chavirer, nous tient par les tripes.

Créée

le 2 juin 2019

Critique lue 239 fois

2 j'aime

Critique lue 239 fois

2

D'autres avis sur Douleur et Gloire

Douleur et Gloire
EricDebarnot
8

Le premier désir

Il va m'être difficile d'être objectif pour parler de "Douleur et Gloire", et je préfère donc ne pas me livrer à un exercice critique selon les canons du genre. En effet, j'étais en larmes dès les 5...

le 25 mai 2019

56 j'aime

6

Douleur et Gloire
Multipla_Zürn
8

Critique de Douleur et Gloire par Multipla_Zürn

On pourrait penser que le cinéma d'Almodovar est profondément animé par la question du théâtre. Mais ce qui l'intéresse avant tout, c'est le contre-champ vivant qu'une scène propose : la salle. Le...

le 19 mai 2019

34 j'aime

Douleur et Gloire
mymp
5

Pedro mais pas trop

Comme il avait été puiser dans son enfance et ses débuts très Movida pour réaliser La mauvaise éducation (l’un de ses plus beaux films), Pedro Almodóvar s’est en partie inspiré de sa vie pour écrire...

Par

le 20 mai 2019

24 j'aime

5

Du même critique

Parasite
Jean-MarcRaucoules
10

Parasité

PARASITE? Je suis parasité de l'intérieur par ce méchant canevas, ce monument de cinéma, ce bijou de créativité et d'inventivité. Mais d'abord qu'est-ce que ce c'est que ce film? Drame, farce,...

le 23 juin 2019

2 j'aime

Douleur et Gloire
Jean-MarcRaucoules
9

Vivre c'est créer

Douleur et gloire, c'est un peu la Vie. On est tous à un moment donné jeté dans les bas ou perché dans les hauts. Et surtout on s'acharne quelquefois à piocher des plaisirs plus ou moins dangereux...

le 2 juin 2019

2 j'aime

L'Île aux chiens
Jean-MarcRaucoules
9

Un film qui a du chien et de la gueule !

Wes Anderson avait déjà sévi dans le passé avec des œuvres mémorables telles que la Vie Aquatique avec Bill Murray ou encore l’inénarrable Grand Budapest Hôtel. Fan de ce créatif hors normes, je ne...

le 26 avr. 2018

1 j'aime

1