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Les hommes, tous des salauds



Avec Don't Worry Darling, Olivia Wilde nous plonge dans un univers fantasmagorique édifiant. Un monde fascinant qui stimule tous nos sens par le biais d'une réalisation exceptionnelle. Une débauche d’effets visuels et sonores remarquables, solidement amarrée à des décors éblouissants pour mieux nous transporter aux rives de l’imaginaire de la culture populaire des années 50. Un thriller psychologique horrifique au potentiel dingue qui tout du long m'a transporté et captivé avec son univers incroyable, pour malheureusement se vautrer lamentablement. Sur un scénario de Katie Silberman, le récit nous transporte vers les années 50 à Victory, située en Californie. Une cité idyllique où s'articule une population vivante à l'écart du reste du monde. C'est là qu'interviennent Alice Chambers (Florence Pugh) et Jack Chambers (Harry Edward Styles) qui vivent le parfait amour. Elle s'occupe de la maison alors que lui par travailler. Une routine parfaite. Le rêve américain. Un pays des merveilles qui cache un loup.


Une intrigue savamment parcourut par la caméra onirique de la cinéaste qui apporte un caractère féérique ésotérique qui tout du long nous tient en haleine. La narration est telle que l'on est captivité par cette intrigue fascinante qui joue habilement de son suspense pour nous introduire dans un cadre atmosphérique extraordinaire où se conjuguent le réel et l'irréel. La narration est telle qu'elle parvient à concilier avec intelligence le rêve au cauchemar sur un mystère captivant. Elle apporte un souffle dramaturgique saisissant à une histoire parvenant à illustrer la beauté et la laideur d'un milieu thaumaturgique. Un travail spectaculaire qui transcende le merveilleux et l'imaginaire par une technicité irréprochable. Que ce soit les décors insolites de Katie Byron; associés aux costumes clinquants d'Arianne Philips; en passant par la photographie léchée de Matthew Libatique; jusqu'au montage surnaturel d'Affonso Gonçalves; pour une direction artistique abracadabrante de Mary Florence Brown et Erika Toth; sur une composition musicale ébouriffante de John Powell; le tout réuni par une réalisation sans pareille d'Olivia Wilde; le spectateur est littéralement submergé avec des étoiles pleins les yeux.



À vous nos épouses. Nous les hommes, nous demandons beaucoup. Nous vous demandons d'être forte. De préparer nos repas. D'entretenir le foyer. Et surtout d'être discrète.



Tant de qualités qui font de Don't Worry Darling une œuvre d'autant plus regrettable qu'elles viennent à être contrastées par une finalité désastreuse. Une fin qui aurait dû être époustouflante et conclure le film avec panache et brillance. Le voile mystique se lève pour laisser place à des révélations qui ne sont à aucun moment à la hauteur de nos attentes. Apparaissent de nombreux trous dans l'intrigue pour des éléments qui finalement n'ont aucun sens. Pire, le film déroule un véritable tapis rouge à tous les poncifs usuels de maltraitance englobant les conditions de la femme au sein de la société. Sans aucune nuance, on assiste tout à coup à un véritable déluge de clichés d'une grossièreté étonnante. Le summum de la caricature. Pour faire simple, chaque homme blanc, occidental, hétérosexuel et riche, exerce un pouvoir de domination sur les femmes qui sont toutes des victimes. Des hommes, dominants du haut de leur citadelle sexiste qu'il faut abattre. Pas un pour rattraper l'autre. Tous des salauds, des violeurs, des machistes, des fainéants, des mécréants, des...
« STOP ! PAUSE ! MINUTE ! On respire un bon coup. Pfiuuu !!! Olivia, que tu veuilles mettre en avant le combat des femmes à travers ton œuvre fantasmagorique est une chose tout à fait louable à laquelle je souscris sans mal. Mais, Olivia, on se calme. Un peu de recul s'il te plaît. Tu agresses littéralement le spectateur d'une vision caricaturale poussée à l'extrême, si bien qu'il perd la notion du récit pour un enchantement qui vire au désenchantement. Quel dommage. Il y avait tellement mieux à faire. Tant de génies dans un film pour un tel résultat. J'avoue ne pas trop comprendre. »


Florence Pugh en tant qu'Alice est absolument incroyable. La comédienne brille de talent. Elle nous régale d'une performance qui touche avec habileté la psychose qui entoure ce monde phénoménal qui se retrouve à devenir une prison oppressante pour Alice. Une prison qu'il faut finalement voir comme le patriarcat, auquel Alice va tenter de réchapper. La séquence où la jeune femme nettoie la vitre de son salon qui se referme sur elle pour la comprimer est géniale. Harry Edward Styles en tant que Jack, le mari d'Alice est dans un premier temps crédible pour finalement vriller (avec l'ensemble des hommes) vers les dérives de la réalisatrice. Une part obscure du personnage qui aurait pu être largement mieux développé. La scène où Jack se retrouve à danser sous les acclamations de Frank est fantastique. Chris Pine, en tant que "Frank", est excellent. Un personnage menaçant qui se pose comme le responsable de Victory City. Tout du long, Pine apporte beaucoup de mystère et d'inquiétude autour de son protagoniste qui se positionne comme une figure terrifiante. La dualité qui l'oppose à Alice fonctionne très bien. Une figure maléfique qui fatalement va suivre la finalité catastrophique du récit pour une conclusion terriblement décevante. Enfin, Olivia Wilde en tant que "Bunny", est pas mal. Son côté médisant fonctionne bien.



CONCLUSION :



Quel dommage ! Don't Worry Darling réalisé par Olivia Wilde est un thriller psychologique horrifique fantasmagorique perturbant. Une œuvre à la technicité parfaite qui tout du long nous régale de sa réalisation onirique superbement maîtrisée. Un monde phénoménal articulé autour d'un mystère qui durant un bon moment est savamment maintenu. On est pris aussi bien par le fond que la forme. On ne cesse de se demander de quoi il en retourne. On s'émerveille, on s'inquiète, on frissonne, puis soudain, tout vacille avec une révélation qui va tomber dans les poncifs les plus rébarbatifs et caricaturaux qui soit. Un film au potentiel incroyable qui se loupe lamentablement durant sa finalité.


Un véritable gaspillage de génie partiellement économisé par les trois premiers tiers du film.




  • Toi et moi.

  • Pour toujours. Toi et moi.


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le 22 oct. 2022

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