"Don't look up : Déni cosmique ou plutôt déni de cinéma !"

L’establishment américain - ce qui s’apparente chez nous aux gauchos bobos, mangeurs de tofu et conducteurs de bicyclettes électriques - mouillent leurs draps chaque nuit et se réveillent en sursaut. En effet, c'est bientôt le mi-mandat de l’administration Biden, une folle rumeur - pas si folle que cela d’ailleurs - court dans les alcôves du pouvoir étasunien : Donald Trump, le pourfendeur des libertés, le grand manitou des fakes news, celui par qui la fin du monde arrivera, bref l’Antéchrist serait de retour en 2024 ! Comment stopper ce tsunami populiste, comment arrêter cet Attila aux cheveux jaunes ? En 2017, tout le star-système avait hurlé au loup durant des mois. Toutes les poufs siliconées avaient poussé la chansonnette, des gradins du Super Bowl aux strapontins des Late Show bien proprets. Tous les acteurs hollywoodiens en manque de visibilité avaient arpenté les plateaux télévisés munis de pieux en bois, de crucifix, de balles d’argent ou d’eau bénite pour tenter de convaincre un monde incrédule et innocent du danger que courait le monde libre ! En vain, puisque Satan était devenu président des Etats-Unis pendant quatre années, porté, il est vrai, par plus de 70 millions d’électeurs ne vivant certainement pas au pays des Bisounours, comme tous nos petits amis du showbiz. Mais tout ceci, n’arrivera plus, car le monde des gentils et des bien-pensants possède l’ultime recours - non il ne s’agit pas d’une arme létale ou nucléaire - il s’agit d’une entreprise de contenu créatif nommée Netflix. Avec le film “Don’t Look Up : déni cosmique”, la plateforme vient de lâcher son premier gros missile à fragmentations démagogiques ! Auréolé de critiques frôlant l’orgasme journalistique, aidé par un bouche à oreille incroyable, gonflé aux stéroïdes d’un casting quinze étoiles - avec Léonardo - j’ai un arbre qui porte mon nom au Cameroun et je vous emmerde - DiCaprio en tête, “Don’t Look up” est peut-être le film le moins dénonciateur du monde ! Sous couvert d’une histoire de comète se dirigeant inexorablement vers la terre, deux scientifiques - Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence - essayent de mettre en garde le monde - enfin la Présidente des Etats-unis (Meryl Streep, une Trumpette en tailleur, marionnette des lobbyistes de la Tech), affublé d’un conseiller incompétant en la personne de son fils joué par le nullissime Jonah Hill - contre un impact imminent et une destruction totale de la terre. Bien évidemment, la présidente n’ayant que faire des mises en garde, nos deux lanceurs d’alerte, aidés par un ponte de la Nasa, vont passer outre les hautes-sphères pour faire passer leur message. Mais un grand magnat d’internet interprété par Mark Rylance en véritable tête à claque qui se la joue Zuckerberg croisé avec Dustin Hoffman dans “Rain Man”, voit en ce cataclysme à venir, une opportunité !
Durant 2h20, une éternité, j’ai eu envie que la comète nous frappe avant la fin du film, Adam McKay nous assène une leçon de manichéisme boosté comme jamais. Le géant Netflix d’une hypocrisie insensée, mord sans vergogne la main qui le nourrit en tirant sur l’ambulance des réseaux sociaux, des médias et autres philanthropes du net. Sous couvert d’un pseudo-pamphlet politique, “Don't Look Up” dénonce tous azimuts, jusqu’à en arriver à ne plus savoir quoi dénoncer ! En conclusion, quand l’on veut faire un produit de propagande, il faut savoir doser son message !