Un astéroïde va éliminer toute vie sur terre d’ici 6 mois, et l’humanité se voit incapable de s’unir pour assurer sa survie. Toute ressemblance avec le réchauffement climatique est purement fortuite.
Mais vraiment purement fortuite, en fait ce n’est même pas le sujet du film qui préfère faire une énième critique de la fracture des Etats-Unis, ou comment gâcher une bonne idée. En tous cas j’espère que ce parti pris est assumé car sinon la lecture de notre inaction quant au réchauffement climatique qu’on nous propose là est clairement naïve et simplement incorrecte.
En plus de jouer petit sur sa portée, le film rate son ton en choisissant une satire bas du front qui devient extrêmement pesante passé vingt minutes. On est looooin d’un Starship Troopers, American Beauty ou the Truman Show. Ici on prend préfère appuyer sur un pot pourri des maux américains des cinq dernières années. Tous les usual suspects y sont: Trump, les médias, Trump, la corruption, big tech, Trump, le mercantilisme, la superficialité et même, tenez-vous bien, Donald Trump.
Sauf qu’à force de grossir les traits de partout, on finit par faire des pâtés et survoler tous les sujets, là où au contraire il aurait fallu être incisif. De toutes façons l’exercice était casse gueule de base, je reste persuadé que l’art s’exprime le mieux sous la contrainte, et faire des satires de “toute la société” à sec, sans dystopie, sans parabole, c’est le meilleur moyen de s’empaler sur son sujet.
La réalisation est à l’image du reste, grossière et sans idée. Mention spéciale pour les stocks shots de baleine aléatoires pour nous rappeler que sur la terre il y a des animaux trop mignons et qu’eux aussi vont mourir. Ca dénonce on vous dit.
Ces errances de ton et de propos se ressentent dans la structure même du film, qui se demande après son premier tiers si il ne faudrait pas essayer de développer les personnages principaux histoire de meubler un peu en attendant le dénouement. Les arcs narratifs des personnages sont inintéressants en plus d’être hors sujet. Après avoir passé 2h20 qui en paraissent 4h, à conspuer les croyances irrationnelles de la plèbe, on finit sur une bonne vieille prière en famille.
Un final qui cristallise le problème que j’ai avec ce film: il est à l’image de ce qu’il dénonce, politique, superficiel et mercantile.