A priori, la perspective de la fin du monde n'a rien de distrayant mais cela, c'était avant l'invention des films catastrophe made in Hollywood. Don't look up n'en est pas un, malgré son scénario basique puisque Afam McKay a opté pour la comédie délirante façon Docteur Folamour ou Mars Attacks. C'est autant de pris pour le divertissement et, de ce point de vue, le cinéaste ne déçoit pas mais pas sûr que le message "faites gaffe à notre planète sinon l'apocalypse nous attend" passe vraiment dans une œuvre qui sort l'artillerie lourde pour faire un portrait volontairement caricatural de notre époque, mais bien vu dans les grandes lignes. Ceci dit, à force de vouloir tirer sur tout ce qui bouge et, en particulier, sur la politique, les médias et les réseaux sociaux, le film finit par ressembler à un gros gâteau à la crème à la limite de "l'étouffe-chrétien". Autre chose de pénible, puisque récurrente, l'idée que seule l'Amérique compte et que le reste du monde existe à peine. Bon, à ceci près, et après avoir relativisé sa force en termes d'alerte, il faut honnêtement concéder que Don't look up possède une puissance de frappe comique impressionnante, réussissant à faire vivre une bonne dizaine de personnages de premier plan, en les caractérisant chacun avec précision. Évidemment, le casting, prometteur sur le papier, est plus qu'à la hauteur et il est difficile d'extraire un comédien du lot. Mais il n'est pas interdit d'avouer un faible pour les actrices, à commencer par Jennifer Lawrence, la plus étonnante car parfaitement au niveau d'une Cate Blanchett ou d'une Meryl Streeo, dont on connait depuis longtemps l'aptitude à exceller à la plus haute altitude de jeu.