Avec ‘Don’t look up’, Adam McKay signe un brulot sur l’Amérique d’aujourd’hui en demi-teinte. La partie satyrique est d’une grande férocité et fait mouche. En revanche, le film échoue à transcender sa réflexion philosophique sur la fin de l’humanité.
Le film raconte comment deux astronautes (DiCaprio et Jennifer Lawrence excellents) essaient de convaincre l’humanité qu’une comète va percuter la Terre et faire disparaître l’humanité. Adam McKay s’y connaît en brulot. ‘Vice’ était une pure merveille. ‘Don’t look up’ est une satire d’une égale efficacité. McKay cogne sévèrement contre la politique américaine et son incapacité, les médias américains et leur vulgarité, les réseaux sociaux. Tout cela fonctionne à merveille, ça pète dans tous les sens et toutes les minutes. Tout cela est très actuel, évoque l’Amérique de Trump, de Bush et de Clinton, évoque les médias à la Fox News, la crise écologique. C’est très efficace et on rit énormément.
Mais qui dit fin de l’humanité dit réflexion sur l’humanité. Et là, c’est assez pauvre et faible. Le film perd de son rythme pétaradant. La scène du dernier repas avant la fin du monde est assez ratée. Et c’est bien dommage car le début était excellent.
‘Don’t look up’ a un énorme atout : son casting de dingue. DiCaprio est excellent en scientifique peu habitué à la scène médiatique. Jennifer Lawrence est parfaite en scientifique tout droit sortie d’un des ‘Millénium’. Ajoutons une Meryl Streep hilarante en présidente des Etats-Unis. Mais l’oscar revient à Cate Blanchett qui livre une performance éblouissante en journaliste à la ‘Megyn Kelly’. Seul bémol : Timothée Chalamet est inexistant dans un rôle plus qu’anecdotique.
‘Don’t Look Up’ est donc une féroce satyre à moitié réussit grâce à l’insolence et au dynamisme que sait intégrer McKay dans son film et ce grâce à un montage efficace. A voir pour le casting et leur performance jouissive.