Après avoir réalisé le remake d’Evil Dead, le réalisateur uruguayen Fede Alvarez s’attaque à un projet original : Don’t Breathe. Un second film à l’accroche intrigante, qui a su rencontrer le succès en salles.


Don’t Breathe est une affaire de voleurs, un trio qui sévit dans des maisons huppées, notamment avec l’une de l’un des membres de l’équipe dont le père dirige une société spécialisée dans la sécurité et les alarmes domestiques. Des voleurs qui paraissent sans scrupules, jusqu’à ce qu’on voit qu’il s’agit surtout de jeunes en difficulté qui cherchent à s’en sortir. Lorsque se présente l’occasion du fameux « dernier coup », celui qui permettra de réaliser leur rêve de s’échapper pour la Californie. Bien sûr, ce fameux coup qui paraît gagné d’avance va s’avérer bien plus compliqué que prévu. Eux ne le savent pas encore, mais nous si.


L’idée de confronter des voleurs à un vieux vétéran aveugle est assez riche en possibilités. Comme le cinéaste l’indiquait, cette particularité permettait d’éviter le recours au surnaturel, tout en ajoutant cette touche de mystère quant aux capacités du vieil homme. Selon les clichés, nous pourrions nous attendre à un personnage qui a compensé la perte de la vue avec d’autres sens plus aiguisés, lui permettant d’être toujours sur ses gardes et de prendre l’ascendant sur ses assaillants. Mais l’autre bon choix du film est de l’introduire comme un personnage paraissant fébrile et apeuré dans un premier temps, pour que les rapports de force puissent s’établir correctement. Don’t Breathe active son dispositif dans cette maison dont les espaces sont exploités au maximum dans le cadre ou avec divers mouvements de caméra qui rythment l’action, installant une tension de plus en plus palpable.


En effet, avec son idée de base, Don’t Breathe aurait de quoi rapidement s’essouffler, car proposer une bonne idée est une chose, mais parvenir à la faire tenir sur la durée en est une autre. Un défi que le film parvient à relever, tout d’abord en utilisant tous les recoins de la maison pour y disséminer différents pièges ou cachettes, offrant différents rebondissements astucieux. Et, contrairement à beaucoup de slashers qui aiment massacrer leurs personnages sans que l’on éprouve trop de remords, Don’t Breathe caractérise un minimum ses personnages pour créer une forme d’empathie, et nous confronter à quelques interrogations d’ordre moral.


Don’t Breathe parvient donc à exploiter au maximum son idée de base sans arriver au moment où le tout finit par trop s’étirer. C’est également un film qui parvient à établir un bon équilibre entre réalisme et démesure, pour garder le sens du spectacle sans verser dans le ridicule. Evitant le manichéisme, maintenant une bonne tension, astucieux, Don’t Breathe est un bon élément dans son genre.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

JKDZ29
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le 19 janv. 2023

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