Trois adolescents paumés, Rocky, Alex et Money commettent des cambriolages et revendent ce qu’ils ont volé. Quand ils apprennent qu’un ancien soldat aveugle est en possession d’une petite fortune dans sa demeure, ils décident de le braquer. Un coup apparemment facile. Ou pas.


 Deuxième film du réalisateur Fede Alvarez, après son remake du Evil Dead, de Sam Raimi, Don’t breathe est un home-invasion inversé. Il s’agit en effet de suivre les voleurs qui voient leur larcin se retourner contre eux, sous la forme d’une terreur et d’une violence sans égal : Un propriétaire ancien paramilitaire, qui n’aura guère besoin de ses yeux pour leur faire traverser l’enfer.
Une des grandes réussites, troublante, malsaine, du film c’est d’avoir tenté de varier nos curseurs d’identification. De nous faire entrer en empathie pour Rocky ou Alex, évidemment, mais aussi avec cet aveugle qui a vécu plusieurs traumatismes. Et systématiquement de nous les retourner pleine face, au moyen de rebondissements inattendus, que le film génère à l’infini, aussi bien scénaristiques (Une étrange rencontre au sous-sol) que mise en scénique : Magnifique séquence dans la pénombre entre des étagères à outils.
Autre belle idée : Detroit. Bien qu’on en voit peu (d’autant que les intérieurs, la maison donc, furent tournés en Hongrie) elle est un personnage essentiel, idéal représentant de la crise et véritable cause du dysfonctionnement animé par le film : La pauvreté, la violence, l’aspect mortifère en général et le désir coute-que-coute de s’en extraire notamment via le rêve californien.
Et évidemment le cœur de Don’t breathe, c’est la maison. La promesse de thriller labyrinthique est on ne peut plus tenue. Quel plaisir de voir un cinéaste (de genre) s’éclater à filmer une maison, la filmer sous tous les angles, dans chacun de ses pièces, recoins : couloirs, cage d’escalier, fenêtres, conduits d’aérations, penderie, dessous-de-lit, cave etc. C’est vraiment Le personnage central du film.
Bref, c’est une réussite totale. Y a évidemment quelques tics de réalisation ci et là dont on aurait pu se passer, mais globalement quelle claque. J’étais pas bien du début (enfin, dès l’instant qu’on entre dans la maison) à la fin. Et c’est hyper bien écrit, pensé, il y a des idées et des correspondances partout, un vrai jeu de pistes (cloche, marteau, flingue, chien, coccinelle…) c’est passionnant. Et il n’abuse de rien, ainsi ses pics de violence, ses jumps scares et autres passages obligés arrivent toujours pile quand il faut.
JanosValuska
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le 6 déc. 2020

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