
Suite à l’exécrable remake d’Evil Dead (2013), Fede Alvarez prend à contrepied le film de genre pour nous servir un produit stylisé admirable. On peut notamment sentir une sombre ambiance des années 80. Ce quartier est très représentatif de son univers réécrit par des codes assez pertinents. Le contraste fait que la vision est brouillée par ce que l’on voit. On seul remède est le ressenti qui en dégage.
Alvarez met alors en scène deux molosses, dont un aveugle charismatique campé par un Stephen Lang, toujours aussi athlétique. Son handicap est de suite exploité à son négatif, ce qui est souvent valorisé dans d’autres œuvres plus classiques. On vient alors confirmer cette adresse artistique d’un metteur en scène prometteur dans son projet. Il réussit le tour de passe-passe qui nous piège dans ce sanctuaire irrespirable et silencieux avant même que l’on ne le sache.
Notons également que Jane Levy rempile pour se faire pardonner d’une prestation trop surjouée. En réponse, c’est une bien belle application que l’on ne manquera pas d’oublier, tellement la mise en scène est accrochant. Le décalage sonore est sans sous le pire ennemi du spectateur attentif, car tout bruit entraine conséquence ici.
Et au passage, plusieurs référence notables sont à l’œuvre et font plaisir à reconnaître dans ce brouillard. En imbriquant le tout à l’intrigue, ce sont des révélations déstabilisantes qui communiquent avec nous.
« Don’t Breathe – La Maison Des Ténèbres » se déclare comme thriller horrifique, n’ayant pas appuyé ses arguments dans un gore de service, comme on aura l’habitude d’être inondé, mais dans un travail d’ambiance rigoureux.