
Après l’électrochoc «Evil Dead (2013)», l’un des films d’horreur les plus impressionnants depuis longtemps, on attendait beaucoup de «Don’t breathe», le nouveau film du petit génie uruguayen Fede Alvarez. Le contrat est presque rempli ! Légion sont les films de «Home Invasion» dans le paysage cinématographique du moment, le genre est en vogue aujourd’hui (« You’re next », «Knock Knock»..). Alvarez ne déroge pas à la règle mais il fait le choix d’ancrer son long métrage au cœur de la pauvreté post-subprimes dans un quartier sinistré de Détroit complètement vidé de ses habitants. La crise sociale comme fondation majeure pour bétonner son histoire, celle de trois jeunes gens (deux mecs et une nana) qui cambriolent des villas pour enfin pouvoir fuir cette ville sans avenir. S’attaquant à un vétéran aveugle (l’inquiétant Stephen Lang), propriétaire d’une possible fortune dans les murs délabrés de sa demeure, nos trois compères vont se trouver piégés dans une maison aux secrets bien gardés. Alvarez semble à l’aise avec le huis clos. L’entrée dans la maison est un petit bijou de mise en situation et de description. En quelques plans, il nous dévoile le piège sordide qui va s’abattre sur les jeunes. Malheureusement, le reste du film ne sera pas forcément à la hauteur de l’attente. La faute n’incombe pas aux acteurs plutôt convaincants (surtout Lang), mais belle et bien à un scénario un peu brouillon qui laisse passer des incohérences et des invraisemblances dans la façon dont est traitée l’histoire, mais le film souffre surtout d’un gros passage à vide qui déstabilise un peu le récit. Dommage car le film renferme quelques petites pépites comme la scène dans le noir que le spectateur visionne en infrarouge (spéciale dédicace au film «Le silence des agneaux»). «Don’t breathe» est une semi-réussite ou un semi-échec …